De guerres lasses (2002) Laurent Bécue-Renard

Pays de productionFrance
Sortie en France29 octobre 2003
Procédé image35 mm - Couleur
Durée105 mn
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Générique technique

RéalisateurLaurent Bécue-Renard
Société de production Alice Films (Paris)
Producteur déléguéNicole Renard
Producteur exécutifLaurent Bécue-Renard
Distributeur d'origine Alice Films (Paris)
Directeur de la photographieCamille Cottagnoud
Directeur de la photographieRenaud Personnaz
Directeur de la photographieFikreta Ahmetovic
Directeur de la photographieSaskia Jol
MixeurOlivier Dô Hùu
Compositeur de la musique originaleKudsi Ergüner
MonteurCharlotte Boigeol
MonteurLaurent Bécue-Renard
Conseiller artistiqueElisabeth Leuvrey

générique artistique

Jasmina Dedic(dans son propre rôle)
Senada-Hajrija Mumic(dans son propre rôle)
Sedina Salcinovic(dans son propre rôle)
Teufika Ibrahimefendic(dans son propre rôle)
Fatima Babic(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Présent dans la capitale bosniaque la dernière année du conflit yougoslave pour animer le magazine "Sarajevo on Line", L. Bécue-Renard rencontre à l'issue de son séjour (et de la guerre) la psychothérapeute Teufika Ibrahimefendi. Celle-ci lui propose alors d'assister à une séance de thérapie de groupe qu'elle anime avec des femmes dont les vies ont été brisées par le conflit. Deux ans et demi plus tard, le journaliste revient dans le centre de Tuzla pour y filmer quinze femmes de Srebrenica, et leurs enfants, durant l'année qu'elles vont y passer, à tenter de faire le deuil de leurs morts et de redonner un sens à leur vie. Des 300 heures de rushes récoltés, Bécue-Renard va conserver, outre des moments de vie collective, la parole de Senada, Jasmina et Sedina. Trois jeunes veuves représentatives selon le réalisateur "d'une réflexion universelle sur la vie et l'amour, la violence collective, la disparition et le deuil". Arrivées au centre à l'automne 1998, les trois jeunes femmes s'enferment d'abord dans le quotidien et les souvenirs des jours heureux, avant de progressivement pouvoir raconter leurs histoires. Pour Jasmina, qui a vu mourir son mari avec d'autres membres de sa famille (notamment un frère pour lequel elle avait une affection particulière), le deuil semble déjà fait. À tel point que c'est avec un sourire ambigu qu'elle fait le récit de ce qu'elle a vécu. Une distance et une force que n'ont pas ses deux compagnes, toujours dans l'attente d'une confirmation de la mort de leurs conjoints. Pourtant, par le travail effectué (qui comprend aussi une thérapie manuelle), mais aussi grâce à leur foi (des moments de prière sont montrés à différentes reprises) et leur solidarité (à chaque changement de saison sont intercalées des manifestations de veuves inapaisées), la douleur devient moins forte, la culpabilité d'avoir laissé partir leur mari s'atténue, et le deuil se fait. À travers un rêve pour Senada, au moment du retour à Srebrenica (à la fin de l'année de thérapie) pour Sedina. Ce voyage (que toutes effectuent) semble lui permettre en effet de pouvoir enfin sortir d'une colère (vis-à-vis des Serbes) qu'elle répercutait sur ses enfants, et d'accepter la violence de la réalité. Moment crucial aussi parce qu'il montre enfin Teufika face à ses patientes, dans l'intimité de leur relation, alors que pendant tout le film elle n'était qu'une ombre bienveillante, le lien entre les jeunes femmes et la caméra. Tout le travail de L. Bécue-Renard pourrait être résumé par cette sobriété. N'intervenant jamais, il se contente de laisser sa caméra enregistrer la parole salvatrice de femmes, elles aussi victimes directes d'un conflit (fait que le spectacle médiatique tend souvent à éviter, obsédé qu'il est par l'horreur immédiate). Bécue-Renard corrige admirablement cette lâcheté : nous ne pouvons que l'en remercier.
© LES FICHES DU CINEMA 2003
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