Propagande de guerre, propagande de paix (2003) Béatrice Pignède

Pays de productionFrance
Sortie en France21 janvier 2004
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurBéatrice Pignède
Société de production Clap 36 (Paris)
Société de production Zalea TV
ProducteurFrancesco Condemi
Distributeur d'origine Clap 36 (Paris)
Directeur de la photographieOleg Cetinic
MixeurIsabelle Rougeot
MonteurGlenn Félix

générique artistique

Jean Bricmont(le professeur de physique à l'Université de Louvain, dans son propre rôle)
Annie Lacroix-Riz(la spécialiste des relations entre les États-Unis et l'Europe, dans son propre
Anne Morelli(le professeur d'Histoire à l'Université libre de Bruxelles, dans son propre rôl
Diana Johnstone(la journaliste américaine, dans son propre rôle)
Michel Forget(le général expert-militaire, dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Douze ans de traitement médiatique du (des) conflit(s) en Irak, de Bush à... Bush, tel est le premier et ambitieux projet de Béatrice Pignède. Analyser à partir de ces conflits les mécanismes de la propagande, tel est le second. Dominer cela en une petite heure et demie est une gageure : Béatrice Pignède ne l'a pas réussie, tant sur le plan purement cinématographique que sur celui du contenu. Côté cinéma, nous avons affaire au tout venant des documentaires, ceux dont l'application didactique exclut toute invention dans la mise en scène, l'articulation des images d'archives ou les interventions d'analystes plus ou moins experts (nous y reviendrons). Une autre forme, pourtant, était possible. Elle a fait ses preuves, naguère, dans d'autres essais télévisuels ou cinématographiques sur le même thème de la propagande : "Propaganda, Mensonges du XXe siècle" (commentés par les historiens M. Ferro, R. Girault, J.L. Domenach), sans parler de L'OEil de Vichy, où Chabrol décortiquait magistralement (avec R. Paxton et J-P. Azéma) le bourrage de crâne ouvert ou sournois des actualités vichysso-nazies entre 1940 et 1944. Peut-être Béatrice Pignède fut-elle prisonnière de ses nombreux travaux pour l'émission Arrêt sur images sur La 5e. Ici, nous retrouvons la même technique : quelques images arrêtées (parfois arbitrairement) à un moment bien choisi, et commentées voire extrapolées. Le procédé (car c'en est un) peut fonctionner cinq minutes à la télévision : répété durant quatre-vingt-dix minutes sur grand écran, il devient lassant. Peut-être Propagande de guerre, propagande de paix aurait gagné à être fractionné en courtes séquence télévisuelles. Cela n'en aurait pas changé le contenu, et là, on ne sait trop que penser ou écrire. Sans mettre en cause les "spécialistes" choisis par la réalisatrice, on ne peut que constater que certains restent bien légers (ou lourds, paradoxalement, c'est la même chose) dans leurs analyses. Seules Annie Lacroix-Ruiz et Anne Morelli nous offrent ce qu'on est en droit d'attendre : une grille de lecture, des pistes de réflexion, et non des vérités assénées. Et puis, tout cela n'est-il pas très unilatéral ? Bien sûr, il faut dénoncer les manipulations de la propagande américaine, ou "bushienne" plutôt, via CNN. Mais téléscoper celle-ci avec des images de la propagande hitlérienne n'est-ce pas une façon de manipuler le spectateur ? Béatrice Pignède arguera que les mécanismes de la propagande sont constants : que n'a-t-elle alors également décrypté celle de Saddam Hussein ou d'"Al Jazira"?
© LES FICHES DU CINEMA 2004
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