Les Sucriers de Colleville (2002) Ariane Doublet

Pays de productionFrance
Sortie en France07 avril 2004
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurAriane Doublet
Société de production Quark Productions
ProducteurPatrick Winocour
ProducteurJuliette Guigon
Distributeur d'origine Quark Productions
Directeur de la photographieAriane Doublet
Ingénieur du sonGraciela Barrault
Ingénieur du sonAlberto Crespo
MixeurNathalie Vidal
MonteurSophie Mandonnet

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Encore un documentaire ! Et sur les ouvriers encore ! "Les prolos"? On croyait qu'ils n'existaient plus. En tout cas, ils n'intéressent les médias que lorsqu'ils sont licenciés ou victimes d'accidents du travail. Pourtant, comme le dit un des ouvriers de Colleville : "on ne pourra pas vivre dans une France de tourisme, où t'auras plus d'entreprises, où t'auras plus rien... On sera garde-pêche, on gardera les campings. Tout ce qui est loisir, quoi." Ariane Doublet, dont on a pu voir en salle Les Terriens a été attirée par la curiosité et les bruits de fermeture de l'usine. Elle a donc tourné dans cette petite usine normande, une sucrerie dont le statut était original : elle appartenait majoritairement à des agriculteurs, appelés des "planteurs", encore indépendants des grands groupes sucriers français ou européens. Les ouvriers parlent des campagnes : il s'agit des campagnes sucrières, périodes pendant lesquelles est extrait le sucre des betteraves et qui durent environ quatre mois en hiver. Au cours de tout le film, comme un leitmotiv, les ouvriers se demandent si la campagne qu'ils sont en train de faire ne va pas être la dernière, la 99e de cette usine centenaire. La réalisatrice a commencé son tournage en 2001 (on entend un ouvrier parler d'une rencontre avec Glavany, ministre de l'agriculture du gouvernement Jospin). Elle a pu filmer comme elle le voulait à l'intérieur de l'usine pendant plusieurs mois, la direction la prévenant même des réunions. C'est ainsi qu'elle a assisté à des réunions de C.E., certainement parce qu'il n'y était rien dit sur l'avenir. Mais lorsque les choses sérieuses commencent (les négociations de rachat), elle ne peut plus filmer. Les ouvriers ont le sentiment, fondé, qu'ils sont menés en bateau tant par la direction que par les pouvoirs publics, qu'ils ne sauront rien, qu'ils reviendront des congés et que l'usine sera fermée. Elle nous donne à voir leur inquiétude de l'avenir, à quel point ils sont usés, désorientés par les tergiversations. Ariane Doublet déclare qu'elle s'est laissée séduire par l'esthétique du lieu. Mais grâce à son film, on est avec les sucriers dans l'usine, on sent la dureté de leur travail et leur solidarité (étonnante photo de groupe prise comme une photo de classe). La manifestation finale, à Fécamp, aux cris de "on ne veut pas mourir", est d'autant plus émouvante. Comme tous les combats perdus.
© LES FICHES DU CINEMA 2004
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