Synopsis
Sainte Eulalie, petit village de 350 âmes va perdre son école publique le 2 juillet 2002 à 16h30. Sur le plateau ardéchois ne resteraient que des écoles privées de l'enseignement catholique. Face à cette situation, quelques parents d'élèves se mobilisent pour obliger le Rectorat à assurer le service public d'éducation. C'est en janvier que la nouvelle d'une fermeture tombe. Constituées en association militante, les familles profitent de la campagne électorale qui s'annonce pour défendre la ruralité des services publics. Il est décidé de rouvrir l'école dans un autre village : Le Béage. De cette école, fermée en 1974, ne restent que les murs. Désormais, le bâtiment accueille le club du 3e âge et une réserve de location de ski de fond. L'Inspecteur de l'Education Nationale de la circonscription rappelle au Maire, réticent, l'obligation faite aux communes par la Loi d'ouvrir une école. Dans le même temps, les syndicats enseignants et les associations de parents d'élèves se mobilisent et manifestent lors des réunions du Conseil Départemental de l'Education. Les élus appuient leurs demandes : députés, conseillers généraux... A la Mairie du Béage, le Maire tremble pour sa place : en effet, la population est majoritairement contre l'ouverture de l'école qui entrera en concurrence directe avec l'école privée confessionnelle du village. Au cours des réunions diverses et variées qui rassemblent les acteurs du terrain sont évoqués les problèmes du ramassage scolaire, de la restauration, des sanitaires... Le 1er Mai, après le premier tour de la présidentielle, une manifestation républicaine à Privas, la préfecture, permet à l'Inspecteur de proposer à Jean Ferrat d'être le parrain de l'école du Béage. Finalement, un instituteur est nommé, le ramassage est organisé par le Conseil Général, de ferme en ferme, et les élèves iront déjeuner à la cantine de l'école privée ! Vient enfin le jour de la rentrée des classes et l'inauguration de l'école, à la grande satisfaction des parents, devant les caméras de la presse locale. Le réalisateur de ce documentaire a bien pris soin de se démarquer de cet autre film sur une école de campagne : Être et avoir. Il évacue le quotidien de la classe pour se recentrer sur l'enjeu social d'un service public d'éducation de qualité. Il y mélange largement les règlements de comptes politiques, donne la parole à un seul syndicat et perd en crédibilité ce qu'il avait gagné en militantisme. On regrettera que ce documentaire intéressant reste classique et un peu ennuyeux, presque réservé aux professionnels de la profession et aux parents d'élèves en milieu rural. Les autres risquent de trouver le temps long et la démonstration laborieuse !
© LES FICHES DU CINEMA 2004
Réalisateur