Synopsis
Décidément, les fondements démocratiques de la grande Amérique, qu'ils concernent la défense du Bien ou la liberté du marché, se font malmener par la pellicule.
Fahrenheit 9/11 et
Le Monde selon Bush s'attaquent aux mensonges belliqueux utilisés par le gouvernement des Etats-Unis pour servir ses intérêts propres.
Super Size Me s'en prend ici aux mensonges éhontés des gouverneurs d'entreprises pour imposer leur vision commerciale du monde. Morgan Spurlock s'intéresse au premier procès intenté contre une grande chaîne de restauration rapide, et non des moindres : la redoutable McDonald's Company, la "way of life" des ados d'aujourd'hui, nourris au biberon Big Mac - frites, et reliés par intraveineuse au si doux Coca-Cola. Deux jeunes filles - obèses, faut-il le préciser ? - veulent rendre responsable leur restaurant préféré de leur surcharge pondérale, dangereuse pour leur santé. Prouvez-le, semble dire le juge. C'est Spurlock-le-Téméraire qui s'en chargera : il décide de se mettre au régime McDo pendant 30 jours et de constater, sous la vigilance de médecins, ses effets sur sa santé. Les résultats sont édifiants. patience ! Un dernier dîner bio préparé par sa petite amie, chef cuisinière végétalienne, et la grande expérience commence : les trois repas de la journée seront pris dans l'un des restaurants McDonald's qui fourmillent partout dans le monde. Spurlock égrène en parallèle quelques chiffres alarmants, pour une mise en bouche rassasiante (deux Américains sur trois sont obèses, un enfant sur trois né en 2000 deviendra diabétique, l'obésité détrônera le tabac comme première cause de mort non accidentelle). La tendance est vue à la hausse puisque les cantines scolaires semblent avoir démissionné sous la pression des lobbies alimentaires, satisfaisant ainsi aux desideratas des jeunes bambins accros à la malbouffe. Résultat des courses : le malheureux a pris 12 kilos, vu son taux de cholestérol monter en flèche, et son foie n'en sortira sans doute pas indemne (sans parler d'une baisse de libido, d'une dépression chronique, ou d'une accoutumance au sucre). Son documentaire-enquête, si drôle soit-il, a de quoi nous faire perdre le sourire. Mais hélas, il prêche des convaincus. Quel poids aura-t-il face au marketing tapageur des fast-foods, qui ont remplacé la ménagère de moins de cinquante ans dans les cuisines ? McDonald's a évidemment refusé tout témoignage, confirmant là son dédain pour des problèmes qui ne concernent pas ses actionnaires.|#|#
© LES FICHES DU CINEMA 2004