Mondovino (2003) Jonathan Nossiter

Mondovino

Pays de productionEtats-Unis ; Argentine ; Italie ; France
Sortie en France03 novembre 2004
Procédé image35 mm - Couleur
Durée160 mn
DistributeurDiaphana (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurJonathan Nossiter
Assistant réalisateurLaurent Gorse
Société de production Goatworks Films
Société de production Les Films de la Croisade
Coproduction Sophie Dulac Productions (Paris)
Coproduction Ricardo Preve Films
Coproduction Diaphana (Paris)
ProducteurEmmanuel Giraud
ProducteurJonathan Nossiter
CoproducteurMichel Saint-Jean
Producteur associéJuan Pittaluga
Producteur associéLaurent Gorse
Producteur associéTommaso Vergallo
Producteur exécutifCatherine Hannoun
Directeur de productionFrançois Drouot
Directeur de la photographieJonathan Nossiter
CadreurJuan Pittaluga
CadreurStéphanie Pommez
MixeurNostradine Benguezzou
MonteurJonathan Nossiter

générique artistique

Yvonne Hegoburu(dans son propre rôle)
Battista Columbu(dans son propre rôle)
Lina Columbu(dans son propre rôle)
Michel Rolland(dans son propre rôle)
Aimé Guibert(dans son propre rôle)
Michael Mondavi(dans son propre rôle)
Robert Mondavi(dans son propre rôle)
Bill Estate(dans son propre rôle)
Jean-Luc Thunevin(dans son propre rôle)
Bernard Magrez(dans son propre rôle)
Hubert de Montille(dans son propre rôle)
Alix de Montille(dans son propre rôle)
Patrick Léon(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Un Américain qui signe un documentaire sur le vin... Âmes françaises ne vous offusquez pas ! Le film de Jonathan Nossiter se déguste vraiment comme un grand cru : riche, complexe, grisant, jubilatoire. En se penchant au départ sur la saga des successions dans le milieu viticole, le réalisateur nous plonge en fait au coeur de la fabrication du vin, de ses enjeux économiques, culturels et éthiques. Car, ce que montre J. Nossiter, c'est un monde où s'affrontent deux façons de concevoir le vin et, in fine, la vie. Un monde où lorsque les uns parlent de terroir, de culture, de foi, les autres répondent marque, "mix produit", marché. L'enquête se déploie sur trois continents, du fin fond de la Sardaigne jusqu'aux plateaux argentins, en passant par la France, la Toscane, la Californie et même New York. A chaque étape, le réalisateur rencontre de fortes personnalités dont on boit littéralement les paroles. Visiblement conquis par leur interlocuteur plein d'humour et surtout connaissant bien son sujet (Nossiter est aussi sommelier), tous se livrent sans langue de bois. Ainsi, d'un côté, des viticulteurs, comme Battista Columbu en Sardaigne ou Aimé Guibert en Languedoc, cherchent à perpétuer une culture millénaire. Non par conservatisme mais parce que, pour eux, c'est l'essence même du vin que de refléter une histoire, un terroir. De l'autre, des oenologues comme le tonitruant Michel Rolland, consultant de centaines de domaines dans plus de 12 pays, des familles puissantes comme les Mondavi, ou encore le célèbre critique américain Robert Parker, qui abordent le vin comme un produit. Les enjeux sont de taille : les notes de Robert Parker déterminent le prix du vin dans le monde entier. Plus grave : cela pousse les viticulteurs à s'aligner sur ce goût dominant, et tuer petit à petit le terroir. Armé d'une caméra très mobile (à en donner le tournis parfois), Nossiter donne à voir ces notions a priori abstraites avec une grande légèreté. Son regard saisit des détails très parlants, livrés "en passant". Ainsi tous ces chiens que l'on voit défiler et qui reflètent le caractère de leurs propriétaires comme celui du vin qu'ils font : grands chiens racés et idiots des familles italiennes, cabot généreux d'un petit récoltant argentin, et puis les si emblématiques bouledogues bourrus et sûrs d'eux, de Robert Parker... A travers le vin, Nossiter livre une réflexion extrêmement vivante sur notre monde moderne et mondialisé, où la création et la différence se confrontent à l'uniformisation du goût et des modes de vie. D'ailleurs, le parallèle s'impose d'évidence avec le cinéma, autre champ où l'expérimentation perd chaque jour du terrain face aux produits hollywoodiens. Comme dirait Hubert de Montille à propos de certains vins : "Ils bluffent. Puis vous lâchent. Tac, ça tombe ! Il n'y a plus rien."
© LES FICHES DU CINEMA 2004
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