Mur (2003) Simone Bitton

Pays de productionFrance ; Israël
Sortie en France20 octobre 2004
Procédé image35 mm - Couleur
Durée99 mn
DistributeurFilms du Paradoxe (Les) (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurSimone Bitton
Assistant réalisateurRachel Leah Jones
Assistant réalisateurRania Stephan
ScénaristeSimone Bitton
Société de production Ciné-Sud Promotion (Paris)
Société de production Arna Productions
ProducteurThierry Lenouvel
Directeur de productionSéverine Roinssard
Distributeur d'origine Les Films du Paradoxe
Directeur de la photographieJacques Bouquin
Ingénieur du sonJean-Claude Brisson
MixeurJean-Claude Brisson
MonteurCatherine Poitevin-Meyer
MonteurJean-Michel Perez

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Tandis que la caméra balaie d'un long travelling un pan du mur dit (en Israël) "de sécurité", qui sépare déjà en partie l'Etat hébreu du territoire palestinien, deux fillettes juives dialoguent en voix-off avec la réalisatrice Simone Bitton. Elle qui revendique sa double culture juive et arabe, a si mal au mur qu'elle a voulu, dans une sorte de méditation visuelle affligée, entrecoupée de rencontres avec des interlocuteurs variés, apporter sa pierre à la dénonciation d'un processus, à ses yeux, dramatique. Toujours hors champ, elle interroge le général de réserve Amos Yaron sur la nécessité stratégique de ce qui, à terme, représentera une ruineuse muraille de 8 m 50 de haut et 500 km de long. Officielle, la justification est aussi peu convaincante que cynique. Le général Yaron, absolument sûr de son bon droit, explique sèchement que le mur ne doit son existence qu'aux Palestiniens. Des Palestiniens qui sont les premiers à souffrir d'une construction qui s'accompagne d'un véritable cortège d'humiliations : le mur vole les champs, les cultures, peut détruire comme commander les vies de tout un village. Au fil des rencontres avec, entre autres, des ouvriers de Cisjordanie qui participent, la mort dans l'âme, à l'édification de leur propre prison (le chômage les condamnant à mourir de faim), des colons dont la peur ne brouille pas forcément le sens de la justice, la documentariste saisit des instants forts et émouvants, des paroles intelligentes et généreuses. Comment oublier ce vieil Arabe, surgissant d'une faille du mur dans les faubourg de Jérusalem, et interpellant le caméraman d'un "Filme mon frère, emmène-nous ailleurs !". Ou ce couple, qui a besoin d'aide pour faire passer son bébé. Ou le très subtil et cultivé Shuli, habitant d'un des plus anciens kibboutz, analysant sans aucune complaisance le vertige suicidaire de son pays ! Un pays se verrouillant lentement de l'intérieur, dont le gouvernement refuse tout espoir de co-existence pacifique, et qui se dirige tranquillement vers une impasse politique et culturelle définitive. Si l'ensemble se révèle un peu lent, parfois un peu brouillon, ce film n'en est pas moins indispensable. Il ne donne aucune leçon, ne revendique rien d'autre que la simple volonté de s'interroger sur ce conflit sans fin, enlisé plus que jamais dans un refus de communiquer. Simone Bitton tente ainsi d'ouvrir un dialogue, avec le parti pris de refuser l'enfermement. Les dernières personnes qu'elle rencontre, "faisant le mur" quotidiennement, laissent espérer que son engagement trouvera encore écho en Israël et en Palestine.
© LES FICHES DU CINEMA 2004
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