Synopsis
ll était une fois un célèbre producteur de cinéma (Alain Sarde), un éclectique compositeur de musique de films (Bruno Coulais), un acteur africain charismatique, disciple de Peter Brook (Sotigui Kouyaté), et le duo d'auteurs-inventeurs-imagiers, réalisateurs de Microcosmos (film documentaire unique en son genre sur le monde des insectes), Claude Nuridsany et Marie Pérennou... Ainsi commence la genèse de ce film dont l'histoire remonte au temps où il n'y avait pas encore d'Histoire, avant même la "pré-Histoire", à l'origine du monde, au premier germe de matière. Un griot africain, conteur aux airs de vieux sage à moitié magicien, sera le seul lien humain entre le spectateur et l'Histoire du monde. D'emblée, il nous invite à une réflexion sur notre condition physique et philosophique d'êtres vivants, notre appartenance à une temporalité d'ordre cosmique et nous guide dans cet extraordinaire voyage, intervenant avec parcimonie afin de nous laisser aussi la possibilité d'une libre contemplation individuelle. Le film prend alors des allures de documentaire animalier poétique, oscillant entre approche scientifique darwinienne (évoquant la théorie biologique sur l'évolution des espèces et la sélection naturelle), et enchantement fictionnel du mythe. Sur fond d'orchestre symphonique bulgare et de choeur d'enfants, on traverse l'Islande, la Polynésie, Madagascar, ou les îles Galapagos, sans jamais savoir où l'on met les pieds. Par le pouvoir de l'image, nous voilà plongés dans des temps immémoriaux. Et c'est le cycle de la vie qui se déroule sous nos yeux émerveillés : vie foetale (filmée au coeur de l'oeuf grâce à un système d'échographie 3D), passage d'une vie sous-marine à l'occupation des terres émergées... Puis ce sont des séquences plus anecdotiques mais tout aussi spectaculaires : danses de séduction, accouplements, affrontements... Proie ou prédateur, chaque animal a sa place dans la chaîne alimentaire, de l'iguane marin au caméléon-panthère en passant par l'impressionnant serpent gobeur d'oeuf, le lézard à collerette ou le gracieux couple d'hippocampes. Cocasses ou rebutantes, les rencontres animales (qu'elles soient sexuelles, rivales, mortelles), nous renvoient à la comédie humaine avec des parallélismes parfois troublants, et prouvent que la vie est un scénario en soi : le plus évident et le plus mystérieux. Evitant la naïveté et la simplification pédagogique (on déplore tout de même que la mise en scène du conteur noir tombe dans des conventions folkloriques grossières), Genesis allie la puissance esthétique de l'image cinémato-graphique à la présence tactile des animaux et à la matérialité brute des éléments naturels.|#|#
© LES FICHES DU CINEMA 2004
