Pardevant notaire (1999) Marc-Antoine Roudil, Sophie Bruneau

Pays de productionFrance ; Belgique
Sortie en France13 octobre 2004
Procédé image35 mm - Couleur
Durée72 mn
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Générique technique

RéalisateurMarc-Antoine Roudil
RéalisateurSophie Bruneau
Société de production ADR Productions (Paris)
Société de production Cobra Films (Bruxelles)
Société de production France 2 Cinéma
Distributeur d'origine Bodega Films (Paris)
Directeur de la photographieAntoine-Marie Meert
Ingénieur du sonYves Capus
MixeurPhilippe Baudhuin
MonteurPhilippe Boucq

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Dès les premiers plans du documentaire Pardevant notaire, une évidence s'impose : cette forme de regard, ces visages scrutés au plus près au moment où ils ne se défendent plus, cette intimité observée à travers les rites de la loi renvoient bien entendu à une tradition n'ayant qu'un nom : celui de R. Depardon. Ainsi, S. Bruneau et M-A. Roudil, jeune couple de documentaristes, ont tourné ce long-métrage, se réclamant ouvertement du maître, en 1999, et ont apparemment rencontré quelques problèmes pour sa distribution. Dans la lignée de Faits Divers ou 10e Chambre Instants d'audience, Pardevant notaire s'attache donc à une branche particulière du juridique, mais ici séparée de toutes notions criminelles. Car, comme son titre l'indique, le film se penche sur un notaire de province, suivi pendant quatre dossiers, avançant d'un même mouvement en un montage parallèle. Chaque affaire se déroule principalement dans le bureau du protagoniste, avec quelques rares incursions vers l'extérieur. La première oppose un vieux paysan cherchant à céder une ferme à un jeune bien décidé à obtenir le meilleur prix. La deuxième est un cas de succession, suite à la mort du propriétaire d'un hôtel. Vient ensuite l'inventaire d'une personne ayant visiblement eu une grande méfiance vis-à-vis des banques, puis une autre vente, cette fois bien plus complexe car opposant deux familles voisines, dépendant l'une de l'autre et se détestant très clairement. Le premier choc de l'oeuvre vient de la fonction de son personnage central, le fameux notaire. En effet, pour faire aboutir les dossiers, ce dernier montre une gamme étonnante de visages, allant de la compréhension à l'explication jusqu'à de violentes pointes d'autorité lorsque la situation l'exige. Sous l'oeil de la caméra, ce métier finit par s'apparenter à celui d'une sorte de diplomate du quotidien, devant gérer avec la plus grande imagination les sensibilités et les attentes, souvent contradictoires, de chacun. Le deuxième aspect marquant du film est la fenêtre sur l'intimité ainsi ouverte. A travers ces points de loi et de vente, des caractères et des réactions surprenantes se livrent aux moments les moins attendus. Tout comme les documentaires de Depardon, Pardevant notaire devient alors une sorte de petite comédie humaine, épinglant avec une pudeur pourtant dévastatrice la haine couvant sous les mots ou la méfiance entre les générations. De cette manière, sans arriver aux sommets de l'oeuvre de leur évident inspirateur, Bruneau et Roudil réussissent à retrouver l'essence de l'oeuvre du photographe - cinéaste de Faits Divers, transformant les rituels de la loi en un puissant révélateur de ceux qui s'y confrontent.|#|#
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