L'Amitié est plus forte que la haine (2003) Daniel Kupferstein

Pays de productionFrance
Sortie en France22 décembre 2004
Procédé image35 mm - Couleur
Durée88 mn
DistributeurEsperanza Productions (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurDaniel Kupferstein
Société de production Esperanza Productions (Saint-Mandé)
Société de production Neyrac Films
ProducteurJean-Baptiste Neyrac
Distributeur d'origine Esperanza Productions (Saint-Mandé)
Directeur de la photographieEtan Kapon
Directeur de la photographieAli Lakrouf
MonteurChantal Caglio

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

D. Kupferstein est un documentariste engagé, mais dont le travail n'avait jamais trouvé le chemin des salles. Il se revendique très clairement "d'origine juive", et non comme Juif. La nuance est importante, elle est symbolique de sa volonté de refuser tout amalgame. Avec L'Amitié plus forte que la haine, il tente, par l'intermédiaire du portrait de deux femmes de banlieue, de démonter la mécanique raciste et antisémite qui s'est mise en place en France depuis la seconde Intifada en Israël. D. Kupferstein s'intéresse donc à Rosie, mère au foyer d'origine juive, et Hacinia, technicienne de surface d'origine arabe. Elles sont toutes deux amies depuis douze ans, et parviennent à s'entendre malgré leurs divergences politiques et les critiques de leurs familles. Le réalisateur filme ces deux femmes dans un climat social extrêmement tendu. Les agressions et autres actes antisémites se sont dangereusement développés, des jeunes d'origine arabe des banlieues se réclament d'un islamisme pur et dur, tandis que les institutions juives officielles font part de leur peur grandissante et dénoncent ces poussées de violence comme une "Nuit de cristal" à la française. D. Kupferstein s'éloigne du cadre de la cité des Bleuets cristolienne pour s'intéresser aux réseaux qui s'emploient, dans l'ombre, à entretenir ces tensions et à les exacerber. C'est dans ces séquences que D. Kupferstein se montre le plus convaincant : il met en lumière des liens étroits entre différentes organisations parfaitement françaises et des mouvances juives et islamistes. Comme ce géopoliticien d'extrême droite, en conférence devant une assemblée de sympathisants israéliens. Ou ce néo-nazi, qui s'est glissé discrètement dans une manifestation pro-palestinienne, et qui en profite pour brandir ses ouvrages révisionnistes... Dans le même ordre d'idées, D. Kupferstein s'en prend à ces internautes malins, qui ont profité d'un anonymat temporaire pour publier une liste de "collabos", considérés comme traîtres à l'état israélien parce qu'ils ne soutiennent pas le gouvernement en place. Sur la liste figure un survivant d'Auschwitz, "qui aurait dû y rester". D. Kupferstein saisit la haine à son apogée, gratuite et odieuse, dans un rapport de force opposant des Juifs entre eux. Et, s'il n'arrive pas à se débarrasser d'une démarche souvent proche de l'amateurisme (filmage parfois très approximatif) et trop personnelle, il compense par la force et la sincérité de son discours, à la fois militant et ouvert. L'amitié du titre prend tout son sens lorsqu'un des interviewés rappelle que Juifs et Arabes ont des origines communes, et n'étaient pas nés ennemis.
© LES FICHES DU CINEMA 2004
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