Azé (1997) Ange Leccia

Pays de productionFrance
Sortie en France02 décembre 2004
Procédé image35 mm - Couleur
Durée70 mn
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Générique technique

RéalisateurAnge Leccia
ScénaristeAnge Leccia
Société de production Camera Lucida Productions (Paris)
Producteur déléguéFrançois Bertrand
Distributeur d'origine Pointligneplan (Paris)
Directeur de la photographieAnge Leccia
Ingénieur du sonKatia Bonnenfant
MonteurPatricia Adelheim

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Impressions d'avion, impressions d'atterrissage, impressions de la rue arabe, impressions sonores et visuelles : Azé, bien plus qu'un film est un objet filmique rendant compte du sensoriel, du sensitif et du sensuel d'un Proche-Orient instable, à la fois joyeux et chaleureux, policier et angoissant. Collage de visions fuyantes, floues, bougées, voire agitées, entrecoupées soudain de zooms ou de plans photographiques, mixage de sons de la rue, bruits des klaxons, des moteurs, de voix indistinctes, leït-motive de quelques mots, peut être hébreux, échangés par talkie-walkie, ponctuation de tirs d'armes automatiques, récurrence du visage d'une jeune femme, peut être européenne, peut être terroriste, à l'air tour à tour farouche et rêveur, visages si beaux de jeunes filles renvoyant à l'antiquité égyptienne, musiques et chants populaires arabes accompagnant le défilement de palmiers et lignes électriques en fuite sur fond de soleil couchant, séquences nocturnes, à peine éclairées, aux grain ambré, d'un front de mer modeste. Tout cela compose une sorte de mosaïque non résolue, non fixée, comme soumise au ballottements d'une Histoire, mêlant espoir et douleur, qui tournerait en kaléidoscope incessant. Sauf à résister (ce qui peut se comprendre) à cette forme polymorphe, exempte de tout scénario et dialogue, il faut abandonner tout raccrochage à une quelconque narration, et s'abandonner au charme ; se laisser embarquer et même saouler par ce flot d'images et de sons, qui, bien qu'un peu long et répétitif, sciemment certes, finit par capter et presque hypnotiser. Curieusement, et c'est la force de cet essai inclassable qui, dans un double mouvement, sollicite constamment la mémoire et l'imagination du spectateur tout en l'incitant au largage de ses amarres, une tension s'instaure et la menace d'attentats surgit sans que jamais leurs conséquences ne soit montrées. Réalisé en 35 mm, avec une caméra subjective hyper mobile, par un artiste vidéaste déjà auteur de nombreuses installations et expositions, cette immersion polysensorielle dans l'univers arabe, fruit d'images tournées essentiellement en Egypte, en Syrie, au Liban et en Palestine, pourrait s'intituler "Impression proche-orient", à l'imitation du tableau de Monet, fondateur de l'Impressionnisme, Impression soleil levant.
© LES FICHES DU CINEMA 2004
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