Zohre et Manouchehr = Tabous (2003) Mitra Farahani

Pays de productionFrance ; Iran
Sortie en France08 décembre 2004
Procédé image35 mm - Couleur
Durée70 mn
DistributeurShellac (source : ADRC)
>> Rechercher "Zohre et Manouchehr = Tabous" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurMitra Farahani
ScénaristeMitra Farahani
Auteur de l'oeuvre originaleIraj Mirzad'après le poème "Zohre & Manouchehr"
Société de production Small Camera
Société de production Jérônimo
Distributeur d'origine Les Films Sauvages (Paris)
Directeur de la photographieJérôme Krumenacker
Ingénieur du sonSerge Rouquairol
MixeurFrédéric Bielle
Compositeur de la musique originaleArmand Amar
MonteurSou Abadi

générique artistique

Coralie Revel(Zohre)
Sophiane Benrezzak(Manouchehr)

Bibliographie

Synopsis

Tenter de saisir la façon dont, au sein de la société iranienne, un pouvoir, indistinctement politique et religieux, s'érige en censeur absolu de la sexualité et de l'amour tout en montrant comment se construisent inévitablement une multitude de lignes de fuites cherchant à se défaire de ce monolithisme social, pour vivre ne fusse qu'un bricolage de vie amoureuse. Tel est l'ambitieux projet dans lequel s'est plongée M. Farahani, avec son jeune et talentueux regard à la fois d'artiste et de documentariste. Pour ce faire, Tabous alterne un nombre restreint mais significatif d'interviews d'adeptes du conservatisme (tous plus nostalgiques les uns que les autres d'une moralité en voie de déliquescence) avec celles de quelques représentants d'une génération post-révolutionnaire, aspirant à un autre monde où le banc public redeviendrait synonyme d'incitation aux embrassades passionnées. Farahani nous fait ainsi découvrir un Iran plongé dans le paradoxe, l'hypocrisie sexuelle, et surtout en proie à la fureur d'une jeunesse tout ce qu'il y a de plus moderniste. Cette partie documentaire, qui tire toute sa force de son déni de tout sensationnalisme, est enrichie par l'adaptation sous forme de fiction onirique d'un poème érotique persan du XIXe siècle. En scandant les différentes interviews, cette fiction donne à voir un troisième visage de l'Iran, empreint de sensualité, et où les corps n'ont pas à répondre de leurs errements. D'abord perplexe devant la naïveté patente et revendiquée de la mise en scène, on tombe ensuite très vite sous le charme de cette fiction et de sa photo hypnotique, faisant tous les honneurs à Coralie Revel, que l'on avait pu récemment découvrir dans le souvent surestimé Choses secrètes de Jean-Claude Brisseau. Objet hybride, donc, Tabous nous offre une vision plurielle de l'Iran, que l'on pressent très juste car proche de sa complexité sociologique. Et la subtilité de cette composition à plusieurs niveaux, mêlant onirisme et documentaire, évite au film de tomber dans le piège du didactisme dans lequel sombre trop souvent le genre périlleux du docu-fiction. Bref, Tabous est une réussite, et ce, tant grâce à la maîtrise de sa mise en scène que grâce à son propos, tellement éloigné de nos préjugés occidentaux sur ce qu'est une société islamique.
© LES FICHES DU CINEMA 2004
Logo

Exploitation