Voyage dans l'irréalité immédiate (2003) Jean Lefaux, Anca Hirte

Pays de productionFrance
Sortie en France15 décembre 2004
Durée77 mn
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Générique technique

RéalisateurJean Lefaux
RéalisateurAnca Hirte
Société de production Transat Productions (Bruxelles)
Société de production INA - Institut National de l'Audiovisuel
Distributeur d'origine Les Productrices
Directeur de la photographieRenaud Personnaz

générique artistique

Nicu Naste(dans son propre rôle)
Lucian Mindruta(dans son propre rôle)
Oana Mihalcea(dans son propre rôle)
Horia-Roman Patapievici(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Oana est étudiante, Nicu technicien, Lucian journaliste et Horia-Roman philosophe et écrivain. Quatre figures différentes dont la parole constitue la trame essentielle de ce documentaire dont le but est de nous présenter la Roumanie d'aujourd'hui et, plus précisément, comment ce pays n'a cessé de triturer son histoire jusqu'à donner l'impression de vivre dans l'irréalité d'un "imaginaire amnésique". Une histoire faite de "victimisation", inculquée et instrumentalisée par le tristement célèbre "Conducator" Ceausescu. En résumé, les Roumains sont les meilleurs des meilleurs, alors que le reste du monde leur veut du mal. La Roumanie ne serait rien de moins que le premier peuple chrétien et le dernier rempart protégeant l'Occident des hordes d'Ottomans. Sa langue est la plus douce et la plus riche. Mais nos quatre icônes ne sont plus dupes. Leur récit est celui de la désillusion face à un présent en décrépitude, engoncé dans la déresponsabilisation et la corruption gouvernementales. Le sujet est vaste et pourtant les réalisateurs, Anca Hirte et Jean Lefaux, parviennent à aborder et enchaîner habilement des thèmes substantiels comme les mythes ancestraux, l'ère Ceausescu ou encore la religion orthodoxe. Néanmoins, il s'agit d'être un temps soit peu intéressé par le sujet pour prendre du plaisir à cette étude sociétale de la Roumanie actuelle. En effet, la réalisation est on ne peut plus académique et pataude. L'inventivité formelle se résume au choix du titre, et la recherche stylistique est tout simplement inexistante. Quant aux interviews qui constituent la seule matière du film, elles sont bien menées et limpides malgré la complexité des thèmes abordés, mais aucunement vivantes ou porteuses d'émotions proprement cinématographiques. On comprend donc mal ce qui a motivé "Les Productrices", société de production jusque là uniquement télévisuelle, pour inaugurer son extension au cinéma avec un Voyage à ce point aride. Restent, pour qui saura s'accrocher, quelques beaux moments, comme ceux où le désenchantement de Nicu, amoureux fou de son pays, devient palpable. Tous ses rêves se sont effondrés les uns après les autres, mais il veut encore y croire, à cette Roumanie qui n'en est pas encore à son dernier sursaut historique. Un film exigeant, donc, qui, derrière sa forme surannée, laisse surgir de réelles émotions, teintées d'un désarroi singulier, quasi exotique.
© LES FICHES DU CINEMA 2004
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