Après - Un voyage dans le Rwanda (2004) Denis Gheerbrant

Pays de productionFrance
Sortie en France26 janvier 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée105 mn
DistributeurFilms du Paradoxe (Les) (source : ADRC)
>> Rechercher "Après - Un voyage dans le Rwanda" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurDenis Gheerbrant
Société de production Les Films d'Ici (Paris)
Producteur déléguéRichard Copans
Directeur de productionSylvie Henrion
Distributeur d'origine Les Films du Paradoxe
Directeur de la photographieDenis Gheerbrant
MixeurDominique Vieillard
MonteurDenis Gheerbrant

générique artistique

Esther Mujawayo(dans son propre rôle)
Monique Kankera(dans son propre rôle)
Henri Faye(dans son propre rôle)
Deo Gratias Gasana(dans son propre rôle)
Youssouf Uhagazesenuma(dans son propre rôle)
Salomé Nyarahimana(dans son propre rôle)
Vestine Karitanuy(dans son propre rôle)
Pierre Gatwa(dans son propre rôle)
Alphonsei Muzungu(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Après, c'est-à-dire dix ans après. Dix ans après le génocide qui, en quelques mois, fit des dizaines de milliers de victimes tutsies, massacrées quotidiennement et systématiquement par leurs compatriotes hutus, et qui laissa le Rwanda déchiré et stupéfait de sa propre violence. Denis Gheerbrant, après un détour par l'Allemagne pour recueillir les paroles d'Esther, rescapée du génocide, débarque à Kigali avec une équipe réduite au strict minimum. Il assiste à une commémoration du génocide, désormais annuelle et codifiée. Deo (pour Deo Gratias), qui gère un centre pour orphelins dans un quartier populaire de la ville, lui servira de guide, au sens culturel et spirituel plus que géographique. Denis rencontrera Monique qui, au sud, effectue avec d'autres orphelins un travail de deuil par l'écriture. Deo et Monique utilisent aussi la danse culturelle, essentielle à la transmission de la tradition des Tutsis, comme thérapie de la reconstruction. Lors d'un second voyage, Denis participe à une noce dans les collines, où, sans doute, génocideurs et rescapés se côtoient, au cours de longues séquences de danse. Plus tard, dans la prison à ciel ouvert de Rimila, des détenus, vêtus de rose pâle, couleur de la faute, instruisent le procès d'autres détenus ! A la fin, par la bouche d'un vieux de village, se dessine le rôle du colonisateur belge, dans le renversement des alliances qui éleva soudain les Hutus aux plus hautes fonctions en lieu et place des Tutsis, ainsi que l'opposition séculaire entre Hutus agriculteurs et Tutsis éleveurs. Denis Gheerbrant est un documentariste scrupuleux et respectueux de son sujet, en l'occurrence presque trop. Pour sa première approche de l'Afrique, et précisément d'un Rwanda aux prises avec le traitement de son impensable déchirement, il a volontairement exclu tout souci didactique ou même pédagogique, accueillant, avec sa caméra, les rencontres et les mots sans jamais s'arroger le droit d'analyser, encore moins de juger. Hélas, il donne ainsi le sentiment de s'être laissé aspirer par les hommes et les femmes, souvent magnifiques, qu'il filme, et d'avoir perdu une part de la maîtrise de son propos. Malgré plusieurs séquences, fortes et passionnantes, qui peuvent justifier à elles seules la vision du film, le réalisateur semble avoir oublié que, s'il s'était, lui, renseigné avant de partir, il n'en est pas de même pour le spectateur, qui, dépourvu des clefs historiques et politiques, risque de se noyer dans les trop longues scènes de danse-thérapie avant de se voir enfin présenter une esquisse de la genèse de cette élimination d'une ethnie par une autre dans un pays majoritairement chrétien !
© LES FICHES DU CINEMA 2005
Logo

Exploitation