Voyage en mémoires indiennes (2004) Jo Béranger, Doris Buttignol

Pays de productionFrance
Sortie en France05 janvier 2005
Durée96 mn
DistributeurGébéka Films (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurJo Béranger
RéalisateurDoris Buttignol
ScénaristeDoris Buttignol
ScénaristeJo Béranger
ScénaristeSally Tisiga
Société de production Lardux Films (Montreuil)
Coproduction E-motion Film
Coproduction ZDF- Zweites Deutsches Fernsehen (Mainz)
Coproduction Arte
ProducteurChristian Pfohl
ProducteurWolgang Katzke
Distributeur d'origine Gebeka Films (Lyon)
Directeur de la photographieHugues Poulain
Ingénieur du sonBerndt Schmidt
MonteurAnnick Hurst

générique artistique

Sally Tisiga(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

La personnalité de Sally Tisiga est plus qu'attachante : on comprend que le Festival de Films de Femmes de Créteil ait primé ce documentaire, tout entier construit sur son combat d'"indienne Kaska" pour la dignité de son peuple et la reconnaissance de sa culture. Sa conviction, son énergie, sa colère aussi, parviennent presque à faire oublier la banalité de la réalisation et la lourdeur de certaines séquences. D'ailleurs, tant qu'à être didactiques, Jo Béranger et Doris Buttignol auraient pu l'être complètement : à aucun moment, on ne sait clairement où vivent les Kaskas, l'une des quelques quatre cents ethnies "natives" recensées en Amérique du Nord, loin d'être la plus connue. Comblons cette regrettable lacune, afin de permettre au spectateur non spécialiste de s'y retrouver. Nous sommes dans le Canada sub-polaire. Le territoire kaska s'étendait sur le quart de l'actuel Yukon (45000 km2), le nord de l'Alberta et l'ouest des Territoires du Nord-Ouest. Sally Tisiga nous l'apprend dès le début du film : elle est née "dans un petit village (Lower Post) où coule la rivière Liard". En 1964 (oui, 1964 !), à 4 ans, Sally fut enlevée à ses parents par les autorités canadiennes. On était en pleine accélération de la politique brutale d'assimilation forcée des Indiens, commencée dans les années 1880, période où s'ouvrit, rappelle le film, le temps des enfants indiens placés dans des pensionnats gérés durement par des religieux. Des archives nous sont montrées, un vieil homme témoigne de son enfance dans l'une de ces maisons de correction (dans toutes les acceptions de ce terme !). Les dernières fermèrent il y a seulement un quart de siècle. Sally, elle, fut placée dans une famille blanche, qui l'a élevée avec dévouement et tendresse : la séquence où elle la retrouve, évoquant des sentiments alors gardés secrets, desquels sourd un léger malaise, et où elle-même perd de son naturel, est l'une des plus réussies. Puis Sally reprend la route, au volant de son camping-car familial. En voix-off, elle récite un extrait de son journal : "La première fois que j'ai vu une réserve, j'avais 13 ans... Je me sentais humiliée que ce soit de là que je vienne." La honte n'est partie que quinze ans plus tard, dit-elle, lorsque, parcourant pour la première fois depuis ses 13 ans une réserve, elle sentit remonter en elle cette culture étouffée. En 1970, fut créée la première école indienne, Blue Quills, dans un ancien pensionnat. C'est à celle-ci que la dernière partie du film est consacrée. C'est la plus contestable : Sally Tisiga s'efface, remplacée par les propos ultracommunautaristes d'une vieille dame enseignante de l'école, nostalgique d'un passé indien mythifié, dont l'aboutissement ne peut qu'être un apartheid culturel. On en est là dans l'Ouest canadien ?
© LES FICHES DU CINEMA 2005
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