Synopsis
Californie, 2003. Les Républicains, faisant jouer une procédure de "démocratie directe" propre à la Constitution de l'État, parviennent à remettre en cause le gouverneur en place, et déclencher des élections anticipées. Et la démocratie américaine de dérailler. Les conditions pour se porter candidat sont simples : 65 signatures et 3500 dollars. 135 personnes vont entrer dans la campagne. Parmi eux : Gary Coleman (rendu célèbre par la série
Arnold et Willy), la star du porno Mary Carey et bien d'autres, petites célébrités locales ou parfaits inconnus en quête de leurs 15 minutes de gloire. Et puis il y a Arnold Schwarzenegger. Autrichien naturalisé Américain, marié depuis plus de 20 ans à la démocrate Maria Shriver (une des héritières du clan Kennedy), le culturiste-acteur voit sa popularité au cinéma décliner dangereusement depuis le début des années 90, et nourrit en parallèle des ambitions politiques. Républicain convaincu, Schwarzy devient le candidat officiel du parti. C'est alors que la BBC charge la jeune Alex Cooke de couvrir sa campagne. La toute fraîche réalisatrice se heurte au même mur que ses collègues journalistes : l'équipe républicaine ne communique pas. Il leur faut se contenter des rares apparitions publiques de la star, où l'on a plus tendance à parler vie privée que politique... Cooke, désarmée et impuissante, fait progressivement évoluer le contenu de son film : du portrait d'un seul homme, il devient le miroir des moeurs politiques américaines. Et la campagne électorale californienne est hélas la plus risible et pitoyable de l'histoire des États-Unis. On y voit des candidats faire la pub de leur marque ou leur site Internet, d'autres s'exhiber dans le carton de la TV locale,
Who wants to be a Governor ?, parodie du jeu mondialement célèbre
Qui veut gagner des millions ?, et dans laquelle le manque de culture était le critère de succès. L'ami Arnold n'est pas mieux loti, et doit sa popularité renaissante, et sa victoire finale, à l'intervention des fameux conseillers électoraux de Bush Jr... La star maîtrise son apparence et ses discours, et séduit les masses sans difficulté, malgré les nombreuses accusations de harcèlement sexuel dont il est l'objet. Cooke l'avoue elle-même, elle a appris à respecter l'homme sans pour autant partager ses opinions politiques. D'une manière ludique, et sur un ton souvent anodin, la jeune femme décrit la redoutable puissance du marketing politique, qui s'accompagne d'un impact médiatique sans précédent. Les anecdotes de Cooke (les bus des journalistes, le retrait d'Issa...) seraient franchement drôles si on n'avait en tête que tout cela n'est pas un film, mais bel et bien la démocratie à l'oeuvre dans la première puissance mondiale...
© LES FICHES DU CINEMA 2005
