Les Petits soldats (2004) François Margolin

Pays de productionFrance
Sortie en France09 février 2005
Durée48 mn
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Générique technique

RéalisateurFrançois Margolin
ScénaristeFrançois Margolin
ScénaristeGuillaume Vincent
Société de production Les Films du Rêve (Paris)
Coproduction Arte France Cinéma
ProducteurFrançois Margolin
Producteur déléguéFrançois Calderon
Distributeur d'origine Gemaci
Directeur de la photographieFrançois Margolin
Ingénieur du sonLéo Hinstin

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Les Petits soldats a, originellement, été diffusé sur Arte en juin 2004, dans le cadre d'une soirée thématique intitulée Enfants des rues, enfants des guerres. Devant le succès d'audience du film, le réalisateur François Margolin a décidé de le sortir en salle dans une version remaniée. Bonne ou mauvaise idée ? Car, dans cette version longue, on ne trouvera pas plus d'explications sur la situation au Libéria. Là n'est pas le propos de l'auteur, on le comprend. Mais le parti pris de se limiter uniquement à des entretiens (assez courts) avec un grand nombre de ces enfants de la guerre, de dirigeants rebelles et d'éducateurs des centres de réhabilitation de l'ONG Don Bosco, peut nous laisser sur le bord du chemin. D'autant que la principale question du réalisateur consiste à demander à ces enfants le nombre de personnes qu'ils ont tuées. Aucun n'est capable d'y répondre, car les chiffres deviennent dénués de sens dans un tel contexte. Pour certains, la première réaction est de répondre "des centaines" avec fierté, pour d'autres la question est tout simplement éludée. Mais, le premier crime reste probablement le plus marquant, l'acte fondateur. A l'évidence, nous ne pouvons rester que désarmés, face à ces témoignages, devant cette absence de remords et cette inconscience des atrocités commises. Détachés de leur contexte, ces enfants deviennent les symboles des enfants guerriers du monde, mais semblent, malheureusement, dénués d'une existence propre. Ils parlent de ce qu'ils ont vu et vécu, parfois avec orgueil, parfois en laissant en suspens les traumatismes et les cauchemars qui les hantent. Le film, de ce point de vue, réussit à éviter tout pathos, mais finit par diluer son propos dans cette masse de témoignages. N'aurait-il pas mieux valu se contenter de suivre quelques-uns d'entre eux ? Peut-être était-ce impossible à réaliser ? En écoutant ce qu'ils peuvent raconter, et leur apparente indifférence face à ces actes de barbarie, le sentiment dominant est celui d'enfants (mais sont-ils encore des enfants ?), manipulés par des adultes cyniques, et devenus incontrôlables. Tous ces gamins sont totalement privés de repères et, pour certains, le vivent comme s'ils étaient Chuck Norris ou Arnold Schwarzenegger (dont ils ont vu les films à la télévision). Ils en deviennent des héros, inconscients de n'être que les jouets des adultes. Tout semble permis... l'impression d'un pouvoir sans limites. Comment, dans ces conditions, donner foi aux dires d'un éducateur affirmant que des enfants venus dans le centre en 1997 auraient repris une vie "normale". A l'écoute de ces témoignages, même si certains parlent d'un possible retour à l'école, cette idée semble bien loin. Espérons que nous nous trompons !
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