Tell Me Lies (1967) Peter Brook

Tell Me Lies

Pays de productionGrande-Bretagne
Sortie en France10 octobre 2012
Procédé image35 mm - NB
Durée108 mn
DistributeurSophie Dulac (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurPeter Brook
Collaborateur à la réalisationGeoffrey Reeves
ScénaristePeter Brook
ScénaristeMichael Kustow
ScénaristeDenis Cannan
Collaborateur scénaristiqueMichael Scott
Auteur de l'oeuvre originaleDenis Cannand'après la pièce "Us"
AdaptateurMichael Kustow
Société de production Ronorus Films
Société de production Brook Productions
ProducteurPeter Brook
ProducteurPeter Sykes
Producteur associéAlbert Hunt
Producteur exécutifPeter Sykes
Distributeur d'origine Sophie Dulac Distribution (Paris)
Directeur de la photographieIan Wilson
Ingénieur du sonRobert Allen
Compositeur de la musique originaleRichard Peaslee
Créateur des décorsSally Jacobs
MonteurRalph Sheldon

générique artistique

Mark Jones(Mark)
Pauline Munro(Pauline)
Robert Langdon Lloyd(Bob)
Eric Allan(un invité)
Jeremy Anthony(un invité)
Noel Collins(un invité)
John Hussey(un invité)
Marjie Lawrence(une invitée)
Leon Lissek(un invité)
Clifford Rose(un invité)
Hugh Sullivan(un invité)
Henry Woolf(un invité)
Mary Allen(une invitée)
Hugh Armstrong(un invité)
Ian Hogg(un invité)
Glenda Jackson(une invitée)
Joanne Lindsay(une invitée)
Ursula Mohan(une invitée)
Morgan Sheppard(un invité)
Barry Stanton(un invité)
Michael Williams(un invité)
Kingsley Amis(un invité)
James Cameron(un invité)
Peggy Ashcroft(une invitée)
Tom Driberg(un invité)
Reginald Paget(un invité)
Jacqueline Porcher(une invitée)
Ivor Richards(un invité)
Hilary Rose(une invitée)
Steven Rose(un invité)
Paul Scofield(un invité)
Patrick Wymark(un invité)
Peregrine Worsthorne(un invité)

Bibliographie

Synopsis

En 1967, Peter Brook monte une pièce, Us, où, avec sa troupe de jeunes comédiens, il explore les questions morales ou sociétales libérées, à l’époque, par la guerre du Vietnam. Le spectacle est conçu autant comme un appel au public que comme un exutoire pour des artistes fatigués, eux aussi rongés de l’intérieur par ce conflit qui, dans ces années, divise toute la société. Presque dans la foulée, Brook monte une version cinéma de ce spectacle, qui, étant donné son recours à l’improvisation et ses liens avec le théâtre contemporain le plus expérimental, n’allait certainement pas être une fiction traditionnelle. Et, bien entendu, Tell Me Lies ne déçoit pas à cet égard. Plutôt qu’un récit, l’oeuvre propose une sorte de réflexion, multiple et fiévreuse, menée par les acteurs face à des Londoniens de tous bords (quidams, politiciens, activistes), entrecoupée de numéros musicaux sur le Vietnam, d’anecdotes liées au conflit et de quelques monologues, où les comédiens tentent de rejouer, de comprendre, les divers points de vue sur la situation. Le point de départ est simple : une photo d’un enfant mutilé frappe la conscience de l’un des acteurs. Choqué, il la présente à ses amis, puis à des inconnus. La photo va ainsi servir de fil rouge tout au long du film. Tell Me Lies est sélectionné pour Cannes 1968, où il ne sera pas projeté (cette édition ayant été interrompue). Il ira à Venise, mais ne sortira que peu en salles, jusqu’à ce que Brook décide de le restaurer et de le montrer à une nouvelle génération, confrontée à des problématiques (la guerre en Irak) assez similaires. Le film en lui-même est avant tout un document d’époque, plus encore qu’un essai sur le Vietnam. Il est typique d’une certaine veine politico-expérimentale où les recherches formelles croisent et reflètent le chaos des consciences de l’époque. Dans une tradition visiblement proche du happening (et du Living Theater de Julian Beck, par exemple), Brook mélange rencontres avec des citoyens lambda, comédie musicale, mise en abyme et scénographie de quelques moments envisagés comme symboliques. Si le cinéma est une obsession pour Brook à l’époque, Tell Me Lies reflète avant tout une tradition du théâtre politique de la fin des années 1960, qui, contemporaine de Mai 68, en donna un reflet bien plus fidèle que le cinéma. Le résultat a pour grand mérite de ne pas simplement se positionner pour ou contre la guerre (ce qui choqua alors aussi bien la Droite que la Gauche), mais de poser des questions. Les acteurs-protagonistes ne savent rien et n’ont aucune vérité simple à faire partager à un public en quête d’éclairage. Intelligemment, l’accroche du film présente Tell Me Lies comme une oeuvre sur le Londres de l’époque. Et c’est probablement ce qu’il est avant tout : un témoignage sur une époque où l’engagement, l’art et la politique se vivaient différemment. Avec peut-être une certaine naïveté (le film n’évoque pas les circonstances historiques de la guerre, ses tenants politiques ou même financiers) mais avec une sincérité et un courage (formel et moral) incontestables.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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