Synopsis
James Cameron aime l'eau. James Cameron aime plonger sa caméra dans les profondeurs. Il nous en avait fait part dès 1989 avec
Abyss. Mais depuis
Titanic (il y a tout de même huit ans), il n'a carrément plus refait surface ! En effet, les seuls nouvelles que nous ayons du cinéaste depuis ce triomphe historique, ce sont de courts films de plongée, tournés en IMAX et relief, et donc à cheval entre le documentaire scientifique et le spectacle forain. Il y a eu
Ghosts of the Abyss, qui revenait rôder autour de la légendaire épave du Titanic. Puis il y a eu
Expedition : Bismark, qui partait à la découverte d'un autre navire englouti au fond des mers. Cette fois, Cameron remet le couvert selon les même principes, mais avec la volonté d'une approche tournée davantage vers l'avenir que vers le passé. Dans
Aliens of the Deep, il s'embarque avec une équipe de scientifiques de haut vol pour partir à la découverte des fonds (vraiment très profonds !) de l'océan : là où la lumière du soleil ne peut pas parvenir, et où, par conséquent, il devrait être impossible à toute forme de vie de se développer. Sauf que si : une vie animale et végétale existe bel et bien ! Et celle-ci constitue l'objet d'étude le plus précieux qui soit pour évaluer la possibilité d'existence d'une vie sur d'autres planètes. A l'occasion de cette plongée, un pont va donc être tendu entre les origines de la terre (on approche au plus près de la croûte terrestre des éléments fondateurs) et les hypothèses futuristes d'une exploration de l'univers. On passe ainsi de suppositions sur l'apparition de la vie (et si tout avait commencé par un éclat rocheux tombé de Mars ?) à l'exposition de données fiables concernant l'existence (ou non) des extraterrestres. Dans ses meilleurs moments, le film retrouve donc un côté Jules Verne assez excitant, et soutenu par des images parfois réellement fascinantes. Ces moments de découverte et de contemplation sont entrecoupés d'exposés scientifiques, où, comme dans
Ghosts of the Abyss, Cameron utilise habilement la technologie numérique pour matérialiser des hypothèses scientifiques. Et certes, l'effet est autrement plus percutant que celui des dessins animés des films pédagogiques de notre enfance ! Bref, tout cela réussit à être instructif tout en restant un séduisant spectacle visuel : le contrat est rempli. Toutefois, la narration est on ne peut plus ordinaire (le doublage en français achève de rendre ridicules les séquences "vie quotidienne sur le bateau" !), et on reste dans le cadre d'un produit familial extrêmement standard. James Cameron aime l'eau, c'est parfait. Mais James Cameron aime-t-il encore le cinéma ?
© LES FICHES DU CINEMA 2005
