Synopsis
Andy Bichlbaum et Mike Bonanno, deux artistes vivant à New York, agissent avec humour et dérision sur la société de consommation qui les entoure. Andy, programmateur pour un jeu vidéo, remplace les bimbos sexy par des hommes en maillots de bain qui s'embrassent avec passion. Mike s'amuse à échanger les voix des poupées dans les magasins ; ainsi la Barbie déclamera son désir de vengeance, tandis que le GI Joe annoncera tranquillement qu'il va faire son shopping. Les deux personnages se rencontrent et collaborent d'emblée à la création d'un groupe activiste : les Yes Men. Après la réalisation d'un site anti-Bush, ils poursuivent avec un site parodiant les motivations de l'OMC. Judicieusement conçu, celui-ci leurre certains visiteurs... Sollicités alors comme représentants officiels de l'OMC, ils décident simplement de répondre aux invitations et de jouer le jeu avec la moralité qui leur est propre ! Lors d'une interview à la CNBC, Andy, sous l'identité d'un certain Granwith Hulatberi, déclare que les pauvres ont tort car ils n'ont pas le pouvoir. Nos deux acolytes partent ensuite en Finlande pour intervenir dans une conférence sur les textiles du futur. Leur projet : présenter une tenue souple, moulante, dorée, destinée aux chefs d'entreprise. Elle permettra, grâce à des capteurs, de visionner sur un phallus géant intégré, les employés du Tiers Monde au travail ! L'audience vaguement amusée ne doute pas de l'intégrité des deux hommes. De retour aux États-Unis, ils expliquent à des étudiants le projet de l'OMC de recyclage des hamburgers pour les pays du Tiers Monde. Les étudiants réagissent... sans douter du projet ! Le point culminant du documentaire sera la conférence prévue à Sydney, au cours de laquelle les Yes Men annoncent le démantèlement de l'OMC, et son désir de se tourner d'avantage vers l'humain. L'audience, d'abord surprise, finit par se réjouir de cette décision... Quelques mois plus tard, la véritable OMC annonce sa volonté d'avoir une action plus humaniste ! Ce documentaire drôle et étonnant nous laisse donc perplexe quant à la crédibilité des hommes de pouvoir. Avec peu de choses, des costumes d'occasion, une coupe de cheveux maison et un discours terriblement simpliste et borné (mais travaillé), ces deux personnages arrivent à tromper toute une assemblée et à rendre plausibles des témoignages insolites. Le documentaire est plus drôle qu'il n'est informatif ; contrairement aux oeuvres de M. Moore. Celui-ci intervient d'ailleurs, comme pour donner une sorte de caution aux motivations du groupe (apparition somme toute superflue). Mais une fois de plus, est mise en évidence (de façon assez réjouissante) la bêtise humaine et les abus de pouvoir des grandes institutions.
© LES FICHES DU CINEMA 2005