Synopsis
Karrer regarde au travers de sa fenêtre défiler les cabines téléphériques. Il reste inerte devant le va-et-vient incessant de ces bennes, qui montent puis redescendent. Il erre ensuite dans les rues d'une petite ville de campagne, frappée continûment par la pluie, et menacée par des nuages bas et noirs. Il se réfugie, comme à son habitude, dans le bar où il retrouve sa maîtresse. Elle y chante, le soir, des paroles désenchantées et nostalgiques, sur des musiques tristes. Dès que son mari s'absente, Karrer la supplie presque de coucher avec lui. Il obtient du patron du bar une mission qui éloignera ce mari encombrant quelque temps. La chanteuse cède alors aux avances insistantes de Karrer, plus par pitié que par désir. Au petit matin, Karrer lui raconte comment il a "tué" jadis la femme qui l'aimait (et que lui n'était pas sûr d'aimer). Comme s'adonnant à un jeu d'enfants, il a repoussé les limites de la cruauté mentale avec elle. Juste pour voir. Simplement par curiosité intellectuelle. Mais la jeune femme s'est suicidée. Et Karrer s'est laissé définitivement enfermer dans son expérience, perdant tout amour pour lui-même et pour autrui. Lorsque la chanteuse se refuse finalement à lui, lui préférant un autre amant, il jette un dernier regard aux danseurs d'un bal. Puis il rejoint une terre désolée, qu'il dispute aux chiens errants.
© LES FICHES DU CINEMA 2005
Réalisateur