Noirs dans les camps nazis (1995) Serge Bilé

Pays de productionFrance ; Côte d'Ivoire
Sortie en France13 avril 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée52 mn
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Générique technique

RéalisateurSerge Bilé
Producteur déléguéSerge Bilé
Distributeur d'origine Orisha Distribution
Directeur de la photographieFrancis Huss
Directeur de la photographieJacques Massard
Directeur de la photographieThierry Masdeu
Directeur de la photographieBelly Sy
Directeur de la photographieHenning Jessel
Directeur de la photographieSamy Chatti
Compositeur de la musique originale Meiway
MonteurPape Diene
MonteurRitchie Grabowski

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Avec une franchise un peu brutale, le titre de ce film annonçait un sujet peu commun, un pan d'histoire méconnu : a priori intéressant ! Le spectateur glane donc ici et là quelques informations sur la vision que les nazis avaient des Noirs. Ils les considéraient (on s'en doutait un peu) comme des sous-hommes, proches de l'animalité brute, incapables d'être civilisés et de posséder un savoir, une culture. Trop préoccupés de massacrer les Juifs européens, ils ne leur accordaient pas d'attention particulière. On peut penser que de toute façon les Noirs ne perdaient rien pour attendre : leur tour (leur assassinat de masse) serait venu. Mais, si un Noir se faisait remarquer (par exemple en revendiquant un droit aussi minuscule fut-il), les nazis l'envoyaient dans un camp de concentration. Là-bas, les SS le traitaient un peu moins mal que les Juifs afin de signifier à ces derniers que même les Noirs, ces sortes de bêtes, leur étaient supérieurs. Malheureusement, les récits recueillis restent trop vagues. Le plus souvent, les victimes sont mortes dans les camps ou peu de temps après leur libération. Serge Bilé nous propose donc les témoignages de proches (amis, parents) qui n'ont pas forcément connus, eux, la condition concentrationnaire et n'ont donc pas grand-chose à en dire. Les témoignages se succèdent sans aucune logique. Les cadrages et la distance de la caméra vis-à-vis des intervenants ne traduisent aucun choix (moral, esthétique) particulier, ne "parlent" pas. Le montage n'est qu'un bout-à-bout sans rime ni raison. Le spectateur a l'impression qu'il s'agit de rushes que S. Bilé aurait collés au fur et à mesure qu'il s'en séparait, "tout simplement". On est d'autant plus mal à l'aise que les paroles que l'on entend sont la plupart du temps extrêmement polies vis-à-vis du criminel régime nazi. Est-ce parce que trop de temps s'est écoulé depuis les événements relatés ? Parce que les témoins ne croient plus qu'on accordera un crédit suffisant à leurs récits ? Parce qu'ils n'ont pas envie ici et maintenant, devant cette caméra-là, de laisser remonter des souvenirs douloureux ? Parce que leurs cultures exigent que certaines vérités soient énoncées de cette façon-là ? Comme les témoignages ne semblent pas répondre à une curiosité précise, aucune problématique n'est jamais vraiment questionnée. Résultat : les paroles n'embrayent jamais, les récits font du surplace ou plutôt n'arrivent jamais véritablement à naître. Le spectateur sent bien que l'on se propose de lui parler. Mais il sent surtout que ce sera pour une autre fois. Pour un autre documentaire peut-être, moins lacunaire, moins erratique, où l'anamnèse serait davantage élaborée, et étayée par un travail formel franchement assumé.
© LES FICHES DU CINEMA 2005
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