Crossing the bridge - The Sound of Istanbul (2004) Fatih Akin

Crossing the bridge - The Sound of Istanbul

Pays de productionAllemagne ; Turquie
Sortie en France13 juillet 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
DistributeurDiaphana pour MK2 (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurFatih Akin
Assistant réalisateurShermin Langhoff
ScénaristeFatih Akin
Société de production Corazón International GmbH (Hamburg)
Société de production Intervista Digital Media GmbH (Hamburg)
Société de production NDR - Norddeutscher Rundfunk (Hamburg)
Société de production Pana Film (Istanbul)
ProducteurFatih Akin
ProducteurKlaus Maeck
ProducteurAndreas Thiel
ProducteurSandra Harzer-Kux
ProducteurChristian Kux
Directeur de productionTina Mersmann
Distributeur d'origine MK2 Diffusion (Paris)
Directeur de la photographieHervé Dieu
Ingénieur du sonJohannes Grehl
MonteurAndrew Bird

générique artistique

Alexander Hacke(dans son propre rôle)
Orient Expressions(dans leur propre rôle)
Baba Zula(dans leur propre rôle)
Istanbul Style Breakers(dans leur propre rôle)
Duman(dans leur propre rôle)
Replikas(dans leur propre rôle)
Erkin Koray(dans son propre rôle)
Ceza(dans son propre rôle)
Brenna MacCrimmon(dans son propre rôle)
Sezen Aksu(dans son propre rôle)
Mercan Dede(dans son propre rôle)
Selim Sesler(dans son propre rôle)
Siyasiyabend(dans leur propre rôle)
Aynur(dans son propre rôle)
Orhan Gencebay(dans son propre rôle)
Müzeyyen Senar(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Il est finalement peu étonnant de voir Fatih Akin revenir avec un documentaire musical. En effet, Head-on ressemblait déjà à une longue chanson réaliste, un "rock movie", voire une tragédie grecque, où les prestations d'Idil Uner chantant devant le Bosphore intervenaient à la manière d'un choeur antique. Le postulat de Crossing the bridge pourrait se résumer à une phrase de Confucius : "Pour découvrir la culture d'un peuple, il faut d'abord en écouter la musique". Barbe drue pointée vers l'avant, marchant à grandes enjambées, regard perçant, bras s'agitant comme des métronomes, Alexander Hacke (bassiste du groupe allemand Einstürzende Neubauten) débarque donc à Istanbul pour y enregistrer une compilation rassemblant les différentes facettes de la musique locale. Telle la proue d'un navire fendant les flots, il semble prêt à dévorer la vaste cité. Hacke s'est pris de passion pour Istanbul lors de sa précédente collaboration avec Akin (pour la BO de Head-on). On parcourt avec lui une ville foisonnante, vibrant d'une vie qui semble lui couler par toutes les artères, et dont certains quartiers ne semblent jamais avoir sommeil. Sa spécificité, Istanbul la tient de sa situation géographique : une passerelle entre l'Orient et l'Occident : d'où le titre du film (en musique, un pont désigne aussi la partie permettant de faire une transition entre le premier et le deuxième thème à l'intérieur d'un morceau). Partant de Beyoglu, jadis considéré comme un quartier de débauche, aujourd'hui lieu de prédilection des groupes de rock, on gagne ensuite les quartiers périphériques de Bakirköy et Kadiköy, où officient les groupes de hip hop. Nous sommes ensuite entraînés jusque dans un bar de la petite ville de Kesan, à la suite de Selim Sesler, clarinettiste rom, pour assister à une prestation hypnotique. Ainsi, le film va progresser, comme par cercles concentriques, vers les stars de la ville : l'acteur et chanteur, Orhan Gencebay, et surtout la chanteuse Sezen Aksu. En évitant d'être un simple catalogue, et grâce à Hacke, qui n'hésite pas à jouer avec les musiciens de rencontre, Crossing the bridge développe une énergie et un enthousiasme communicatifs. Et surtout, il nous fait réellement franchir le pont. Car Akin ne perd pas de vue son argument de départ : aller à la découverte des cultures qui sous-tendent ces musiques, et tenter de comprendre comment elles ont pu perdurer et résister à une politique très répressive. On pense évidemment aux Kurdes, mais aussi à toutes les minorités auxquelles il était interdit de propager langue et culture jusque récemment. Un musicien de rue, paraphrasant Woody Guthrie, parle même de la musique comme d'un jouet pouvant changer le monde. Une petite réussite qui, par le biais de la musique, nous permet d'entrouvrir le voile sur Istanbul et son passé.
© LES FICHES DU CINEMA 2005
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