Les Artistes du théâtre brûlé (2004) Rithy Panh

Pays de productionFrance ; Cambodge
Sortie en France09 novembre 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée85 mn
DistributeurTamasa Distribution (source : ADRC)
>> Rechercher "Les Artistes du théâtre brûlé" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurRithy Panh
Assistant réalisateurRoeun Narith
ScénaristeRithy Panh
Collaborateur scénaristiqueAgnès Sénemaud
Coproduction Arte France
Coproduction INA - Institut National de l'Audiovisuel
Coproduction CDP - Catherine Dussart Productions
Distributeur d'origine Les Acacias (Paris)
Directeur de la photographiePrum Mésar
Ingénieur du sonSear Vissal
MixeurMyriam René
Compositeur de la musique originaleMarc Marder
Interprète des chansons originalesSin Sisamouth
MaquilleurMèn Sovann
MonteurMarie-Christine Rougerie

générique artistique

Phan Peng(Phan)
Bopha Chheang(Bopha)
Nan Doeun Then(Doeun)
Hoeun Ieng(Hoeun)
Kèv Rotha(Rotha)

Bibliographie

Synopsis

Rithy Panh avait 11 ans lorsque les Khmers rouges ont envahi Phnom Penh et envoyé la population dans les campagnes pour des travaux forcés. Il en avait 15 lorsqu'il s'est réfugié dans un camp thaïlandais, avant de rejoindre la France. Puis, c'est en 1985 qu'il est entré à l'Idhec, lorsque filmer devenait pour lui une question de survie. Il n'a eu de cesse dès lors de témoigner, questionner, s'interroger sur le génocide cambodgien : du point de vue de ses victimes (avec par exemple Bophana, une tragédie cambodgienne, en 1996, qui relatait le destin tragique d'un couple incarcéré dans la prison S21) ou du point de vue de ses bourreaux (dans le remarquable documentaire S21 la machine de mort khmère rouge, qui disséquait le fonctionnement de cette même prison). En utilisant alternativement le documentaire ou la fiction (ou en mêlant les deux, comme dans ce nouvel opus), Rithy Panh signe ainsi, petit à petit, une oeuvre colossale sur le devoir de mémoire. Cette lutte contre l'oubli s'ancre également dans la réalité quotidienne du Cambodge, près de vingt ans après le génocide. L'auteur s'intéresse en effet autant à cette période de l'Histoire qu'à ses conséquences encore très visibles aujourd'hui. Il montrait ainsi dans La Terre des âmes errantes (1999) la misère du peuple cambodgien, toujours hanté par les âmes défuntes, dont on ne parle pourtant que très rarement. C'est également du Cambodge d'aujourd'hui, partagé entre un passé ensanglanté et un présent amnésique, que Rithy Panh vient nous parler dans Les Artistes du théâtre brûlé. Alors que le grand théâtre de Phnom Penh avait survécu aux chars des Khmers rouges, il brûle malheureusement en 1994, dans l'indifférence du gouvernement. Livré aux caprices de la nature, qui s'immisce entre ses pierres, ce haut lieu culturel devient bientôt un site abandonné à l'oubli, à l'image des plus jolies constructions d'Angkor, d'une époque enterrée, destinées aujourd'hui au tourisme. C'est donc pour lutter contre la mort de la culture cambodgienne, autrefois riche et vivace, que des comédiens investissent le théâtre, pour le réparer, et faire revivre les arts traditionnels. La caméra de Rithy Panh capte alors leurs questionnements, leurs doutes, et interroge la politique du pays face à l'impossibilité de monter des projets culturels... alors que se construit à deux pas du théâtre un gigantesque casino. La rentabilité s'oppose à la culture. A la mémoire collective, on oppose un libéralisme aveugle. Donnant la parole aux artistes, Rithy Panh réaffirme la nécessité de se souvenir pour conserver son identité. Une identité dont la culture constitue une part non négligeable. |#
© LES FICHES DU CINEMA 2005
Logo

Exploitation