Pour un seul de mes deux yeux (2004) Avi Mograbi

Pays de productionFrance ; Israël
Sortie en France30 novembre 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn
DistributeurFilms du Losange (Les) (source : ADRC)
>> Rechercher "Pour un seul de mes deux yeux" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurAvi Mograbi
ScénaristeAvi Mograbi
Société de production Les Films d'Ici (Paris)
Société de production Noga Communications (Tel Aviv)
Société de production Channel 8 (Tel Aviv)
Société de production The New Israeli Foundation for Cinema & Television (Tel Aviv)
ProducteurAvi Mograbi
ProducteurSerge Lalou
Producteur déléguéAvi Mograbi
Producteur déléguéSerge Lalou
Distributeur d'origine Les Films du Losange (Paris)
Directeur de la photographieAvi Mograbi
Directeur de la photographiePhilippe Bellaiche
MixeurDominique Vieillard
MonteurAvi Mograbi

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

L'idée de ce film est née chez le documentariste israélien Avi Mograbi au plus fort de la vague d'attentats de 2002, lors d'une conversation avec une amie qui lui parlait de "la culture de la mort propre à l'Islam", et à qui il donnait, en exemple de cette même culture chez les Juifs d'Israël, l'histoire du biblique Samson, dit le Héros, qui choisit de se suicider en tuant le maximum de ses ennemis. Parallèlement, Mograbi s'entretenait régulièrement par téléphone avec Shredi Jabarin, un ami palestinien bouclé à Gaza, qui lui faisait part du désespoir qu'entraînent les réponses disproportionnées et collectives aux attentats. Ces entretiens, durant lesquels le réalisateur s'est filmé, ponctuent son propos en incises. Il ressentit aussi la nécessité de revisiter la résistance contre les Romains et le suicide collectif "héroïque" des Zélotes à Massada. Armé de sa seule caméra et de sa volonté de démontrer l'iniquité des souffrances infligées par son peuple aux Palestiniens, le cinéaste se rend tour à tour sur les ruines de Massada, où des conférenciers enseignent de façon tendancieuse (eux-mêmes ayant été dé[sin]formés), l'histoire des Zélotes ; dans les champs, avec des militants de la gauche israélienne, où des soldats de Tsahal interdisent aux Palestiniens de cultiver ; dans un concert de rock juif intégriste où un groupe exalte la gloire de Samson le Héros ; aux check points où de très jeunes recrues israéliennes font attendre indéfiniment familles ou écoliers palestiniens avec le plus total arbitraire. Il observe, capte les réflexions des visiteurs de Massada, nous donne à constater les manipulations historiques, apostrophe vivement de très jeunes gens de Tsahal, laisse éclater sa colère, violente (et assez jubilatoire !), contre eux, tout en leur laissant le temps de répondre. Il filme aussi ces Palestiniens, contraints quotidiennement à des heures d'attente, empêchés dans leurs déplacements les plus naturels ou vitaux, parfois résignés, qui, à l'occasion, lui demandent d'intervenir. Contrairement à Michael Moore, auquel on le compare parfois de façon fallacieuse, il ne se met pas en scène et ne se contrôle pas sans cesse, ce qui donne une force et une dimension étonnantes à son projet. Si les premières séquences peuvent décontenancer, car il n'est pas immédiatement évident de saisir les intentions de Mograbi, rapidement, au cours de ce réquisitoire "in progress", l'idée si pertinente d'utiliser, comme levier a contrario, deux mythes fondateurs de la mentalité israélienne pour la sensibiliser, par analogie, au désespoir suicidaire des Palestiniens, séduit. Tout comme l'engagement physique et verbal de l'auteur de ce très remarquable documentaire, aussi militant qu'impressionnant.
© LES FICHES DU CINEMA 2005
Logo

Exploitation