Le Filmeur (2004) Alain Cavalier

Pays de productionFrance
Sortie en France21 septembre 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée97 mn
DistributeurPyramide (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurAlain Cavalier
Société de production Camera One (Paris)
Société de production Pyramide Productions (Paris)
Producteur associéFabienne Vonier
Distributeur d'origine Pyramide Distribution (Paris)
Directeur de la photographieAlain Cavalier

générique artistique

Christian Boltanski(dans son propre rôle)
Danielle Bouilhet(dans son propre rôle)
Camille de Casabianca(dans son propre rôle)
Bernard Crombey(dans son propre rôle)
Philippe Daveney(dans son propre rôle)
Caroline Laval(dans son propre rôle)
Thérèse Martin(dans son propre rôle)
Alexandre Widhoff(dans son propre rôle)

Bibliographie

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Périodiques

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Synopsis

En plus de quarante ans de carrière, A. Cavalier a dessiné une des trajectoires de cinéaste les plus singulières qui soient. Par deux fois il aura connu le succès (en 68 avec La Chamade, en 86 avec Thérèse) et par deux fois il lui aura répondu par un silence prolongé, puis un départ aventureux sur les routes d'un cinéma dit "de recherche". Dès 1978, avec Ce répondeur ne prend pas de message, il s'était essayé à l'approche autobiographique. Puis, dans les années 90, il s'est définitivement tourné du côté des formes documentaires. Lancé dans une quête infinie pour saisir le vrai, épingler des moments de vie, il fut un des premiers cinéastes "installés" à utiliser le support numérique. Désormais, Cavalier vit donc avec une caméra. Il l'utilise comme bloc-note et comme confident ; il l'emmène partout, impose son encombrante présence à sa compagne... Le Filmeur est ainsi le fruit de dix ans de filmage au quotidien. De ces centaines et centaines d'heures d'images intimes, le cinéaste a tiré à peine plus d'une petite centaine de minutes. 100 minutes qui n'ont naturellement pas vocation à constituer un quelconque résumé "objectif" de la période 1994-2005. On trouvera bien quelques repères chronologiques, à la fois personnels (des opérations du nez, la mort du père, le tournage de René...) et historiques (le 11 septembre, la Coupe du monde de foot de 2002...). Mais ce qui intéresse avant tout Cavalier, c'est qu'entre ces quelques balises, serpente le flux intemporel de la vie. C'est cela qu'il cherche, et c'est ce qui évacue d'emblée la tentation du narcissisme. Le rapport entre Cavalier et sa caméra est clair, et toute tentative de tricherie y est exclue. Lorsqu'il se confie ou se montre, il exhibe une intimité réelle (des plaies, des souvenirs, des peurs...), mais il prend soin de rester le plus anonyme possible. Il reste dans le registre des "choses communes", ne mettant jamais en avant la singularité de sa vie ou de sa personnalité. Et ainsi, ce film autarcique devient le plus ouvert qui soit. On pourra toutefois discuter certains choix, ou déplorer certaines répétitions et longueurs. Car c'est surtout dans la rapidité que le film développe son pouvoir de fascination. Dans sa façon de traverser le réel en ouvrant toutes les portes en même temps : celle de l'intimité, celle de la métaphysique, de l'art, de la mémoire, de la sociologie, de l'Histoire ; toutes ces choses qui coexistent mystérieusement dans chaque seconde de vie. Avec un plan de vingt secondes sur une cuillère, Cavalier peut, par exemple, tendre un pont entre la banalité du quotidien et l'absurdité philosophique de l'existence. Cette folle tentative, à la fois totalement humble et démesurément ambitieuse, travaille directement sur la vie, et fait jaillir de précieux éclats de vérité.
© LES FICHES DU CINEMA 2005
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