Odessa, Odessa ! (2004) Michale Boganim

Pays de productionFrance ; Israël
Sortie en France17 août 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée102 mn
DistributeurShellac (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurMichale Boganim
ScénaristeMichale Boganim
Société de production Moby Dick Films (Paris)
Société de production Transfax Film Production (Tel Aviv)
ProducteurFrédéric Niedermayer
ProducteurMarek Rozenbaum
ProducteurItai Tamir
Directeur de productionCorentin Sénéchal
Distributeur d'origine Shellac Distribution
Directeur de la photographieJakob Ihre
Ingénieur du sonAntoine Brochu
MixeurMélissa Petitjean
MonteurValerio Bonelli
MonteurKobi Nathanel
RégisseurGabriel Elhayani

générique artistique

Yulian Tchdnovski
Lucia Tkatch-Bekker
Rachel Gorenstein

Bibliographie

Synopsis

Il vaut parfois mieux prendre de la distance pour parler de ce qui nous est le plus intime : nos racines. C'est le parti pris de ce documentaire, qui choisit les chemins migratoires de l'exil pour évoquer une ville mythique, berceau de la culture yiddish. Odessa...Ce nom sonne comme l'écho d'une ville fantôme, un paradis perdu, dont la réalité se confond avec ses légendes. Une ville-mère au nord de la mer Noire, une ville portuaire, vieillissante, dont les enfants sont dispersés majoritairement en deux autres pôles de la planète : New York et Ashdod, cités d'adoption et d'avenir. Des Little Odessa hors frontières, lieux d'exil où l'on parle avec nostalgie de son pays sans pourtant vouloir revenir y vivre. Car Odessa est une ville qui appartient au passé. D'ailleurs, la réalisatrice Michale Boganim ne s'y attarde guère, bien que la ville soit le sujet vers lequel convergent tous les témoignages du film, le fil rouge passant d'un lieu à un autre, des États-Unis à Israël. Sa caméra glisse dans les rues désertes et poussiéreuses d'Odessa, à la beauté fanée, tandis que, semblant surgir des lointaines terres de l'enfance et de l'Histoire, s'élèvent des chansons populaires russes et yiddishs, des archives sonores de la Seconde Guerre mondiale. Elle écoute en passant les petites vieilles restées au pays, qui ne se font pas prier pour parler, raconter leurs souvenirs du temps jadis, si loin et si proche. On sourit à les voir esquisser fièrement quelques pas de danse, enhardies par la présence de la caméra et l'évocation de leur jeunesse, du temps où elles étaient encore belles et alertes. Mais c'est à la parole de ceux qui sont partis pour sauver leur peau ou voler de leurs propres ailes (pour la génération suivante), que s'attache essentiellement la réalisatrice. Ceux qui ont quitté une ville repliée sur elle, pour construire leur avenir et celui de leurs enfants sur une identité retrouvée et réaffirmée. Car sans oublier ni leur appartenance ni leur religion, russe et juive, ils ont choisi d'établir leur existence ailleurs, en se regroupant dans des quartiers communautaires, "ghettoisés" mais au coeur de villes, ouvertes sur le monde et le présent. Boganim recueille respectueusement, attentivement, la parole de chacun de ces exilés. Elle fait ainsi le choix d'un discours d'ordre affectif et sentimental, ce qui donne un ton au film et garantit sa sincérité. Toutefois, on aurait pu apprécier quelques informations supplémentaires, culturelles, historiques, sociales, voire économiques, pour comprendre l'évolution et les migrations de la population odessite. C'est aussi ce qu'on pouvait attendre de ce documentaire : une possibilité d'ouverture, une invitation à envisager une mise en perspective avec les communautés avoisinantes de New York et d'Ashdod, des éléments plus objectifs sur leur cohabitation, leur intégration.
© LES FICHES DU CINEMA 2005
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