Le Malentendu colonial (2004) Jean-Marie Teno

Pays de productionFrance ; Allemagne ; Cameroun
Sortie en France14 septembre 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée78 mn
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Générique technique

RéalisateurJean-Marie Teno
ScénaristeJean-Marie Teno
Société de production Les Films du Raphia
ProducteurBärbel Mauch
ProducteurJean-Marie Teno
Coproducteur Bärbel Mauch Film (Berlin)
Distributeur d'origine Les Films du Raphia
Directeur de la photographieDieter Stürmer
Directeur de la photographieJean-Marie Teno
Ingénieur du sonJean-Marie Teno
Ingénieur du sonPaulin Tabou
MixeurChristophe Héral
MonteurChristiane Badgley

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Jean-Marie Teno est connu pour un certain nombre de documentaires engagés, anticolonialistes et militants. Ce Malentendu colonial s'inscrit dans la continuité de Afrique, je te plumerai (1992), dans lequel il avait déjà entamé le procès des puissances coloniales, et du "génocide culturel" que constitue la colonisation. Le présent opus poursuit cette oeuvre de dénonciation, et montre au passage que le génocide en question n'a pas été seulement culturel, mais également physique. Seule "consolation" pour le spectateur français : si le colonialisme français était rendu responsable de tous les maux du Cameroun dans Afrique, je te plumerai, dans Le Malentendu colonial, c'est l'Allemagne impériale et les missionnaires allemands qui sont, cette fois, dans la ligne de mire, et ne sortent pas grandis ! Maigre consolation... C'est ainsi que tout commence à Wuppertal, dans la Ruhr, dont sont originaires les missionnaires luthériens qui vont fonder, en 1829, la mission également dénommée Wuppertal, à trois kilomètres au nord de Capetown. Ce sera le prélude à l'activité missionnaire au Cameroun et dans le Sud ouest africain, aujourd'hui Namibie, sous la dépendance de l'Afrique du Sud. En fait, l'activité missionnaire a précédé et favorisé la colonisation par les troupes allemandes. Cette colonisation sera brutale et génocidaire, s'appuyant sur une complicité entre les colons et des commerçants qui apportaient alcool et armes. En 1904, ordre sera donné d'anéantir la résistance de la population, en tirant sur les femmes et les enfants pour les refouler dans le désert. Certains colons seront plus tard des sympathisants nazis, ainsi que des alliés actifs du régime d'apartheid en Afrique du Sud. Le réalisateur nous montre également que des évêques luthériens africains sont venus à Wuppertal même exiger que l'Église d'Allemagne et le gouvernement allemand lui-même, reconnaissent les dommages qu'ils ont causé à leur peuple. Par ailleurs, Jean-Marie Teno s'efforce de rester le plus objectif possible, et indique que l'action des missionnaires n'a pas été uniquement négative, qu'ils se sont réellement intéressés aux populations africaines, à leur langue et à leur mode de vie, même s'ils sont restés persuadés en tout état de cause qu'ils leur apportaient le vrai Dieu et la vraie religion... Certes, on pourra reprocher à un documentaire de ce type d'être un peu brouillon, et surtout très pédagogique, voire didactique. Mais après tout, ces termes ne sont pas forcément péjoratifs, surtout quand le sujet le mérite, et que le film joue pleinement son rôle. Il faut donc faire l'effort d'aller voir ce film en salle, car vous ne serez peut-être pas chez vous lorsque Arte le diffusera !
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