Protocols of Zion (2004) Marc Levin

Les Protocoles de la rumeur

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France23 novembre 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée88 mn
DistributeurPretty Pictures (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurMarc Levin
Société de production Blowback Productions (New York)
ProducteurMarc Levin
ProducteurSteve Kalafer
CoproducteurJennifer Tuft
Producteur associéDaniel Praid
Producteur exécutifJeff Herr
Directeur de productionDaphne Pinkerson
Distributeur d'origine Pretty Pictures (Paris)
Directeur de la photographieMark Benjamin
Compositeur de la musique originaleJohn Zorn
MonteurKen Eluto
RégisseurEmily Gann
RégisseurSarah Hodd

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

La rumeur, comme chacun le sait, court très vite. Ainsi, peu après le 11 septembre 2001, un bruit nauséabond s'est-il répandu : les Juifs auraient été prévenus des attentats et aucun d'eux ne serait alors venu travailler. Bref, la destruction des tours et le chaos géopolitique qui en a résulté auraient été fomentés par les Juifs et ne seraient finalement qu'une énième preuve du complot juif international. A l'instar de toutes les montées en puissance de l'antisémitisme qui ont jalonné le XXe siècle, cette mystification a fait exploser les ventes des tristement célèbres Protocoles des Sages de Sion. Ce livre, une des plus grandes falsification du siècle dernier, présente le compte rendu détaillé d'une vingtaine de réunions judéo-maçonniques secrètes au cours desquelles un "Sage de Sion" s'adresse aux chefs du peuple juif pour leur exposer un plan de domination du monde. Bien que dénoncé comme un faux dès 1921, cet ouvrage a fait l'objet de multiples rééditions, jusqu'à devenir le sujet d'une récente série télévisée arabe. Saisir le pourquoi et la nature de ce regain d'antisémitisme, tel est l'objectif ambitieux du cinéaste Marc Levin, déjà auteur de nombreux documentaires, mais aussi de fictions, comme Slam, lauréat de la Caméra d'Or à Cannes en 1998. Pour nous faire ressentir la résurgence de la "judéophobie", Levin a principalement recours au micro-trottoir, en laissant quelques beaux spécimens éructer leur haine imbécile. Le procédé est discutable mais a le mérite de mettre en lumière la concurrence édifiante créée entre la traite des Noirs et le drame de l'Holocauste. A cela s'ajoutent les interviews de certains défenseurs de ces fameux "Protocoles", dont le président du plus important parti néonazi américain. Véritable bureaucrate de la haine, ce dernier nous explique dans un langage policé combien Les Protocoles des Sages de Sion, aussi faux soient-ils, ont une importance capitale en tant qu'outil de propagande antisémite. Pour preuve, le parti est en rupture de stock. Dans cette interview, Levin se montre magistral. Il écoute, pose des questions sans jamais perdre son sang-froid devant les horreurs qu'il récolte. La diabolisation du personnage ne doit rien au sensationnalisme, mais découle plutôt du dialogue, ce qui lui donne force et crédibilité. Tout au long du film, Levin fait également intervenir son père, qui nous conte sa propre expérience de l'antisémitisme. Nettement moins percutante, cette partie affaiblit considérablement le propos de Levin, qui semble alors se noyer dans ses ambitions d'historien. Un défaut que fait vite oublier la beauté et la fulgurance de la bande originale composée par le grand maître du jazz contemporain John Zorn.
© LES FICHES DU CINEMA 2005
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