ADN (2004) Judith Cahen

Pays de productionFrance
Sortie en France23 novembre 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée77 mn
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Générique technique

RéalisateurJudith Cahen
ScénaristeJudith Cahen
ScénaristeEmmanuelle Mougne
Société de production Yakafokon Productions
Distributeur d'origine Pointligneplan (Paris)
MonteurEmmanuelle Mougne

générique artistique

Judith Cahen
David Nebreda

Bibliographie

Synopsis

Reconnaissons-le, Judith Cahen ne cherche pas à multiplier les entrées. Sans réel budget, abordant un ouvrage polémique, impossible à regarder pour les âmes sensibles, elle se trouve distribuée par une société confidentielle (Pointligneplan), dans une salle (L'Entrepôt) tout à fait excellente mais aussi extrêmement exigeante ! L'an dernier, Pointligneplan nous avait offert Bologna Centrale, projet audiovisuel autobiographique de Vincent Dieutre, élaboré comme une poésie désabusée. Pour différentes raisons, Dieutre pouvait éprouver le besoin de faire le point sur sa carrière, et on le comprenait. En revanche, dans ce film, la démarche de la jeune Judith Cahen (La Croisade d'Anne Buridan) laisse un peu plus sceptique. Elle se mesure ici à un artiste manifestement meilleur techniquement, autrement plus engagé (ce en quoi il l'impressionne) et qu'elle ne rencontrera même pas. L'artiste, c'est David Nebreda (ADN peut signifier "About D. Nebreda"), photographe espagnol connu avant tout pour ses automutilations, son traitement du corps sans concessions. En effet, Nebreda perce son corps, son sexe, s'écorche, prend ses excréments dans ses mains, etc. Le tout après s'être fait maigrir comme s'il sortait d'Auschwitz. Vous ne risquez pas de voir cela deux fois, même si, selon Philippe Sollers, "c'est toujours mieux que de rester devant sa télé". Afin de comprendre comment elle a réagi, Cahen interroge différentes personnes plus ou moins proches (Sollers, donc, mais aussi Mallaury Nataf !), qui offrent des réactions assez contrastées, à défaut d'être toujours très pertinentes (seul Sollers rehausse systématiquement les débats, pour peu qu'il ne se moque pas de la réalisatrice). On sourit à l'idée que les hommes soient "locataires" de leur sexe, qu'ils n'aient pas le droit de faire n'importe quoi avec lui. Pour le reste, de "Dieu le garde" à "ce n'est pas un artiste", à peu près tout ce qu'il en ressort, c'est que chacun a son point de vue. Quand Judith veut "soigner" les images, elle se voit répondre "qu'on n'aide personne si l'on croit être bon". Elle déroberait d'ailleurs à Nebreda son fond de commerce. Et puis, pourquoi ne pas "profiter" de lui ? Cahen continue donc de se poser ses propres questions, non pas celles qu'elle a posées durant ses interviews. Le film nous fait donc découvrir un artiste indéniablement hors normes, et peut nous rendre éventuellement curieux de consulter l'ouvrage (épuisé) de David Nebreda. Mais au-delà de cet aspect promotionnel, à quoi bon un tel film ? Que nous offre-t-il de plus ? Voir des extraits ringards d'anciennes bobines de Cahen ? La voir nue ? Décidément, ce n'est pas en profitant d'un artiste que l'on s'élève à son niveau...
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