1/3 des yeux (2004) Olivier Zabat

Pays de productionFrance
Sortie en France09 novembre 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée70 mn
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Générique technique

RéalisateurOlivier Zabat
Assistant réalisateurEmmanuelle Manck
Société de production Desire Production
ProducteurOlivier Zabat
Distributeur d'origine Capricci
Directeur de la photographieOlivier Zabat
Ingénieur du sonOlivier Zabat
MonteurOlivier Zabat

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Pour Rithy Panh, réalisateur du mémorable S21, "ce film à la fois très précis et énigmatique pose des questions essentielles sur les rapports entre les êtres". De fait, lauréat du Prix de la Compétition Française à Marseille en 2004, 1/3 des yeux du plasticien Olivier Zabat est à la fois aride et simple, exigeant et facile, profond et superficiel, abstrait et concret. Il interroge la vie par le biais des multiples protocoles censés la structurer en liant les êtres, mais qui bien souvent échouent, se défont ou se chargent d'incompréhension. C'est à ce liant que s'attachent les scènes apparemment sans rapport d'1/3 des yeux : traducteurs dissertant sur les concepts généraux de l'autisme, équipes de démineurs au Kosovo, combat de boxe Thaï, ophtalmologistes dans leur cabinet, découverte de la genette de Bourlon (sorte de gros chat) dans la forêt guinéenne. Autant de sujets a priori sans lien, mais dont l'accumulation donne à voir un monde étrange... Le nôtre ! Un monde fait de hasards et de croisements de circonstances. On l'aura compris, le cinéma d'Olivier Zabat est un cinéma du concept, aux tonalités tout autant expérimentales que sociologiques. Sa forme est simple, rétive à tout effet de style et friande du plan fixe, tandis que son propos se veut profondément réflexif. De nombreux moments risquent ainsi de déconcerter. Ainsi cette scène d'ouverture montrant une multitude de traducteurs entremêlant leur traduction. On ne sait plus qui traduit qui. Quelle est la langue souche ? Celle qu'on entend est-elle celle du discours à traduire ou celle du discours traduit ? Un mystère qu'Olivier Zabat prend un malin plaisir à ne pas résoudre, préférant laisser le spectateur aux prises avec un réel qui, par essence, ne cesse de se dérober. Cette scène dont la beauté laisse pantois tout autant que dubitatif montre également qu'1/3 des yeux est un film sur le langage, ou plutôt sur ces innombrables couches linguistiques qui précisément enrobent le réel et qui, de ce fait, empêchent son appréhension complète. Pour Zabat, on le pressent, c'est le discours qui prime. C'est finalement lui qui par ses protocoles et ses divers agencements produit le réel, un réel parmi d'autres. D'où l'attachement d'Olivier Zabat à ses personnages, dont le plus énigmatique est sans conteste ce soldat écossais en charge d'une mission de déminage au Kosovo. Un démineur poète, déjà présent dans le précédent film de Zabat, Miguel et les mines. Sa centralité est évidente. A la fois proche de l'explosion et de sa neutralisation, il possède une arme qui est en même temps sa faiblesse : le respect scrupuleux du protocole. Tâche d'autant plus compliquée qu'il a à gérer une équipe de soldats Kosovars, ce qui implique l'intermédiaire d'un traducteur, et par conséquent les risques inhérents à la traduction.
© LES FICHES DU CINEMA 2005
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