Serge Lifar musagete (2004) Dominique Delouche

Pays de productionFrance
Sortie en France30 novembre 2005
Procédé image35 mm - Couleur
Durée87 mn
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Générique technique

RéalisateurDominique Delouche
ScénaristeDominique Delouche
Société de production Les Films du Prieuré
Distributeur d'origine Les Films du Prieuré

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le titre évoque bien sûr cet Apollon musagète de Stravinski que Serge Lifar créa à Paris avec les légendaires ballets russes, en 1928. Et curieusement, ces débuts, eux aussi légendaires, d'un des plus célèbres et du plus mondain des "étoiles" du XXe siècle ne sont que très peu évoqués par ce nouveau documentaire de D. Delouche. Lifar naquit à Kiev en 1905 (il mourut en 1986) et cet hommage, centré sur les trente années qu'il passa à l'Opéra de Paris à partir de 1929 et aux disciples qu'il y forma, célèbre ce centenaire. Classiquement, le documentaire - en grande partie bricolé à partir d'autres films de D. Delouche - s'organise, entre deux citations extatiques de Jean Cocteau, autour de douze temps forts de la carrière d'un danseur, sinon "musagète" (encore que tous les intervenants en font un nouvel Apollon) du moins exceptionnel. En route pour la légende, donc ! Elle est finement ravivée par Jean Babilée ou une Yvette Chauviré si superbe qu'on se demande si le film ne va pas lui être consacré. Mais elle devient lourdement hagiographique, lorsque Serge Peretti ou Nina Vyroubova prennent la parole. Lifar était un génie : soit ! Aucun défaut (bien sûr !) chez cet homme-dieu tant "blessé" quand il dut quitter l'Opéra en 1959, au bout de quinze puis dix ans de règne sans partage (qui dit mieux ?). Si meurtri, aussi, quand il eut quelques ennuis à la Libération. "Injustement, bien entendu !", entonne le choeur. Trop c'est trop ! Entendre le pathétique Peretti dire que danser à l'Opéra relevait du travail obligatoire, ne pas rappeler qu'il n'y avait pas une soirée mondaine à Paris avec les hauts dignitaires nazis, Goering inclus, sans qu'y parade Lifar, ça ne passe pas. Et la punition fut légère : le martyre de Lifar fut de rejoindre pour quatre ans l'Opéra de Monte-Carlo ! Côté danse, ce qui est quand même l'essentiel, Delouche part systématiquement de chorégraphies de Lifar filmées lors de leur création, pour nous montrer ensuite leur reprise sous la houlette de leurs protagonistes. C'est parfois fascinant, comme lorsqu'Y. Chauviré travaille avec Isabelle Guérin les figures d'Istar, sur la musique (superbe) d'Indy, ce qu'on ne nous dit pas. Car c'est ça le culte de Lifar : on oublie la musique du compositeur ! On ne dit pas non plus que Le Chevalier et la demoiselle (1941) fut composé par Gaubert, ou le kitchissime Hommage à Garnier par Hérold : la médiocrité des partitions fait alors ressortir les tics de Lifar, sa préciosité, que Vyroubova et Peretti s'acharnaient à imposer en 1997 à deux jeunes danseurs. Quant à Lifar lui-même, ce n'est pas l'extrait du Faune, filmé en 1935 par M. L'Herbier, qui convaincra les jeunes spectateurs de son génie. En revanche, la manière dont il a revisité Giselle, et l'apparition de Chauviré dans Mirages en 1947, ça ne s'oublie pas.
© LES FICHES DU CINEMA 2005
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