Coca, die Taube von Tschetschenien (2005) Eric Bergkraut

Coca, la colombe de Tchétchénie

Pays de productionSuisse ; France ; Finlande
Sortie en France18 janvier 2006
Durée86 mn
>> Rechercher "Coca, die Taube von Tschetschenien" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurEric Bergkraut
Société de production Doc Productions GmbH (Zürich)
Coproduction SF - Schweizer Fernsehen (Zürich)
Coproduction SRG SSR Idée Suisse
Coproduction Arte
Coproduction YLE - Yleisradio (Helsinki)
ProducteurRose-Marie Schneider
Distributeur d'origine K-Films (Paris)
Directeur de la photographieLaurent Stoop
Ingénieur du sonMartin Witz
Ingénieur du sonJens-Peter Rövekamp
Ingénieur du sonLuc Yersin
MixeurHans Künzi
MixeurRoberto Filaferro
Compositeur de la musique originaleMarie-Jeanne Séréro
MonteurMireille Abramovici

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Une voiture roule sous la pluie. Le ballet des essuie-glaces laisse entrevoir une route défoncée parcourue par quelques moutons étiques... Puis une femme extrait une bande vidéo d'une cachette. Cette femme, c'est Zainap Gaschajewa, Tchétchène née en exil au Kazakhstan en 1953, que ses parents surnommèrent "Coca", la colombe, en signe de cette paix, dont elle est devenue l'infatigable militante, combattant autant le terrorisme aveugle des kamikazes islamistes, que la barbarie des exactions commises par les Russes depuis 1994, qui seront au centre de ce documentaire. Avec Éric Bergkraut, nous suivons Coca dans les camps de réfugiés. Nous visionnons avec elle les preuves des atrocités, mais la retrouvons aussi fêtant ses trente ans de mariage en 2003, avec sa famille et ses amis. En 2004, l'un d'entre eux est enlevé... "Tu ne peux pas imaginer tout ce que nous savons sur toi" lui dit - tranquillement menaçant - un collaborateur du président tchétchène Kyadarov, pro-Poutine, et mis en place après une fraude électorale massive que Coca est venue dénoncer au début 2004 à Genève. Kyadarov lui parle, se lâche même, maudissant les Russes ! Quelques semaines plus tard, il est assassiné : par qui ? Son fils, Ramzan, que l'on voit par la suite parader sans vergogne, est devenu le nouvel homme-lige de Poutine. Une autre séquence remarquable est la rencontre de Coca avec la journaliste de la "Novaia Gazeta", Anna Politkovskaïa, qui livre l'analyse politique la plus pertinente de cette guerre de dix ans, généralement malcomprise dans une Europe qui ignore souvent les clés de l'histoire russe. Écoutons-la : "En tant qu'empire, Moscou veut garder ses colonies ; cette guerre a des caractères ethniques et religieux, mais au fond c'est une guerre coloniale". Et elle ajoute qu'"une partie des rebelles a intérêt à ce que la guerre continue, et qu'une partie de l'armée (russe) s'enrichit" de trafics illégaux. Un tableau, dès la troisième minute, nous le rappelle : il y avait, en 1994, environ un million de Tchétchènes. En dix ans, entre 20 et 30 % ont été tués, dans l'indifférence complice des responsables européens : ah, ces images de MM. Chirac et Schroeder cajolant le président Poutine... ! Le combat de Coca, soutenu par les milliers de lettres que son association "Échos de la guerre" a reçues, va-t-il aboutir ? On peut en douter, lorsqu'on voit les rejets de demande d'asile, les blocages des recours déposés à Strasbourg, les difficultés créées à l'enquêteur A. Gross par "notre" Europe, ou lorsqu'un insert rappelle le veto opposé par la Russie au Conseil de Sécurité sur toute enquête que pourrait lancer l'ONU. Depuis, Anna Politkovskaïa a payé de sa vie sa quête de vérité. Elle a été assassinée le 7 octobre 2006 : l'ordre poutinien règne à Moscou ! Combien de temps encore Coca devra-t-elle (et pourra-t-elle) combattre ?
© LES FICHES DU CINEMA 2006
Logo

Exploitation