Pork and milk (2005) Valérie Mréjen

Pays de productionFrance
Sortie en France29 mars 2006
Durée52 mn
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Générique technique

RéalisateurValérie Mréjen
ScénaristeValérie Mréjen
Société de production Aurora Films (Paris)
Coproduction Arte France Cinéma
Coproduction INA - Institut National de l'Audiovisuel
ProducteurCharlotte Vincent
Producteur exécutifSharon Shamir
Directeur de productionJean-Christophe Reymond
Distributeur d'origine Documentaire sur Grand Ecran (Paris)
Directeur de la photographieCéline Bozon
Ingénieur du sonYolande Decarsin
MixeurMyriam René
MonteurAnne Weil
RégisseurThomas Fecchio
RégisseurAssaf Abiri
RégisseurJulia Schifter
RégisseurTomer Schmaya
Photographe de plateauAnat Safran

générique artistique

Noam Amramy(dans son prope rôle)
Menahem Katz(dans son prope rôle)
Menahem Lang(dans son prope rôle)
Hagaï Levi(dans son prope rôle)
David Volach(dans son prope rôle)
Gali(dans son prope rôle)
Zachi(dans son prope rôle)

Bibliographie

Synopsis

Pork and Milk ou l'interdit alimentaire fondamental de ceux qui mangent selon les règles de la cashrout et vivent selon la loi de Yavné. Un titre fort opportunément choisi par Valérie Mréjen. Cette Française, vidéaste, plasticienne, auteur de romans, bref femme aussi multiple que diverse, a choisi dans ce documentaire de format court - 1 heure - de suivre le parcours d'hommes et de femmes qui, un jour, ont, eux aussi, eu faim de multiplicité et de diversité. Ils ont rompu avec leur milieu et son judaïsme orthodoxe le plus sévère. Mais pour nombre d'entre eux, quitter le monde religieux a aussi marqué une rupture définitive avec l'environnement familial. Un milieu où l'on ne transige pas avec le fait religieux et qui ne s'autorise pas l'espace du choix ou du libre arbitre, bien trop menaçants l'un et l'autre, au regard des exigences de la foi. Ceux, éminemment courageux, qui ont choisi la rupture avec le fanatisme religieux - et non avec la foi, dont certains, c'est manifeste, restent encore pétris - nous racontent leur cheminement : la conscience, d'abord, du décalage entre eux et leurs éducateurs, puis l'impérieuse nécessité de rompre avec eux. Ces témoins sont toujours émouvants, et certains ne manquent pas d'humour, tel ce jeune homme qui explique s'être trouvé démuni quand il voulut faire l'amour avec une femme non religieuse. Devait-il le faire comme avec son épouse ultra-orthodoxe ? Ou cet autre qui raconte comment, enfant, il aspirait à se faire adopter par un couple non religieux, choisi au hasard, mais se dégonfla au moment de formuler sa requête. De ces témoignages, toujours sobres, dignes, austères (dont certains sont réalisés sur le lieu de travail de ces personnes, désormais actives, insérées dans la société civile israélienne et ses rudes impératifs économiques) émane une petite musique triste. Certes, ils se sont réconciliés avec eux-mêmes, mais le prix à payer leur apparaît parfois exorbitant, et c'est seuls, dans l'absolu de la rupture familiale, qu'ils doivent faire l'apprentissage d'une nouvelle vie pour laquelle ils n'ont pas été préparés. Peut-être ce décalage est-il leur force, car ils n'en manquent pas, et l'on sent chez tous sourdre la puissance d'une résolution et le choix d'un destin. Ceux-là mêmes qui, Juifs, ont choisi de rompre avec le fondamentalisme religieux, sont appelés en hébreu "ceux qui ont choisi d'aller vers la question" quand ceux qui restent dans la religion sont appelés "ceux qui vont vers la réponse". Quand on sait que dans le judaïsme la question vaut plus que la réponse, on saisit alors toute la dimension mystique de ces hommes et femmes qui, en quittant le fanatisme, questionnent directement Dieu. Et dans ce questionnement se trouve toute leur grâce, perceptible dans ce documentaire, qui soulève les questions finalement essentielles de toute mystique, à l'heure où les fous de Dieu de tous bords entendent nous dicter leur loi.
© LES FICHES DU CINEMA 2006
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