Synopsis
"C'est un film que tu veux faire ? Tu vas te donner bien du mal. Les gens doivent nous trouver folkloriques. Mais moi je ne suis pas dans le folklore, je suis dans ma vie." Ces paroles de Paul Bedel, "personnage" central du film, entament de manière un peu défaitiste ce documentaire. Plans bucoliques d'Auderville, Cap de la Hague : des champs, des vaches, des routes sur fond de mer... Bien que les très belles images DV de Guy Milledrogues nous mettent en confiance, on ne saurait cacher sa perplexité quant à ce qui pourrait arriver... Et pour cause, tout s'est déjà passé : le réalisateur, Rémi Mauger, ne veut nous offrir qu'un témoignage, une expérience, celle d'un paysan à l'ancienne, comme on n'en fait plus. Quelques machines achetées d'occasion dans les années 1960 (tracteurs "pour économiser la peine") ne contrediront pas le caractère "naturel" des productions de Paul et de ses soeurs. Quoi qu'il en soit, et ce n'est pas la première fois qu'il y pense, Paul pourrait bien prendre sa retraite cette année, vendre ses chères vaches et ses veaux, et puis se contenter des produits des quelques marchands ambulants qui daignent grimper jusqu'à sa ferme. Il jetterait toujours un coup d'oeil sur ses terres, mais son dur labeur serait fini. Comme il le dit lui-même, pour manger son oeuf du matin Paul a dû cultiver un champ, prendre le blé, le donner aux poules et ainsi de suite ! Il aurait pu aller travailler dans l'usine de la Hague (on le lui a proposé), mais Paul veut être indépendant, "vivre à l'heure solaire". Il est vrai que Paul ne cherche pas trop à savoir ce qui se passe à l'autre bout de la planète (le premier journal que l'on voit sert à allumer le fourneau !), il déplore qu'il n'y ait plus personne dans les champs voisins, et se rend à l'église tous les dimanches, pour y participer activement.
© LES FICHES DU CINEMA 2006
Réalisateur