Zidane, un portrait du XXIème siècle (2004) Philippe Parreno, Douglas Gordon

Pays de productionFrance ; Etats-Unis
Sortie en France24 mai 2006
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
DistributeurParamount Pictures France (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurPhilippe Parreno
RéalisateurDouglas Gordon
Société de production Anna Lena Films
Société de production Arte France Cinéma
Société de production Love Streams Productions
Société de production Universal Pictures
ProducteurSigurjon Sighvatsson
ProducteurAnna Vaney
ProducteurVictorien Vaney
Producteur associéCamille Trumer
Distributeur d'origine UIP - United International Pictures
Directeur de la photographieDarius Khondji
MixeurTom Johnson
Compositeur de la musique originale Mogwai
MonteurHervé Schneid

générique artistique

Zinedine Zidane(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Une fois de plus la question de l'état d'esprit dans lequel on entre dans la salle va ici être centrale. Le fanatique de foot risque en effet d'être déçu, dans la mesure où il n'est finalement pas tellement question de ça. Mais ceux qui se désintéressent totalement des jeux de balles risquent, eux aussi, d'être frustrés, dans la mesure où il n'est finalement jamais tout à fait question d'autre chose. Et en dépit de son évidente virtuosité, le principal défaut de ce film sera donc d'avoir toujours le short entre deux chaises (à l'image d'un titre où le dérisoire Zidane est accolé au pompeux Un portrait du XXIe siècle), et de ne jamais dire clairement ce qu'il entend montrer. Mais prenons les choses par le commencement : le concept. Le 23 avril 2005, deux éminents artistes contemporains filment un match Real de Madrid contre Villareal, à l'aide de 17 caméras HD, pratiquement toutes braquées sur un seul joueur : Zinedine Zidane. Le film nous restitue donc la partie dans son intégralité, mais sans que jamais l'enjeu ou l'action ne constituent le centre du spectacle, lequel repose encore et toujours sur l'unique Zidane, envisagé alternativement comme animal de concours, artiste génial, petit garçon, grand mystère, etc. Le film prend pour point de départ la basique retransmission télévisée du match, filmée sur un poste de qualité médiocre. Puis il bascule d'un coup au coeur du bruit et de la fureur, au fond du visage de Zidane. Manière, techniquement, de "faire la différence" de façon spectaculaire. Mais surtout de passer d'un point de vue extérieur à un point de vue intérieur : dans les yeux et les oreilles du joueur, sous la pression. L'effet est alors saisissant, toute l'artillerie du cinéma-spectacle se retrouvant mise au service d'une sorte de portrait introspectif. L'expérience physique de la présence sur le terrain est étonnamment restituée. On découvre l'attente, les temps morts, la solitude : tout ce qu'élude la représentation télévisuelle. Par moment, des phrases, extraites d'interviews de Zidane, apparaissent en incrustation sur l'image, sans doute pour ouvrir sur la vie intérieure de la star. Le son se transforme : on passe de l'intensité rentrée de la musique de Mogwai aux hurlements du stade, en passant par diverses autres expériences, comme un play-back d'un match de rue. Le film tourne autour de son modèle, pour l'attraper sous tous les angles et toutes les dimensions.
© LES FICHES DU CINEMA 2006
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