Synopsis
Décidément, la Seconde Guerre mondiale demeure un inépuisable réservoir à documentaires et films d'époque. Une des principales raisons tient au fait que les événements de cette période, outre le fait qu'ils étaient, évidemment, d'une importance considérable dans l'histoire de l'humanité, ont été parmi les premiers à avoir pu être captés par le cinéma pour la postérité. Le choc absolu créé par les documentaires sur ce sujet provient donc avant tout de cet aspect : de ces visages, énergiques et vifs, vivant la tragédie ou le bonheur dans une jeunesse perpétuellement conservée. Le sujet même de Watermarks favorise cet effet et le rend plus poignant encore. Car, en confrontant ces images figées du passé à la réalité du présent, Yaron Zilberman dessine des destins en pointillés saisissants. En effet, le cinéaste convoque plusieurs anciennes championnes de l'Hakoah, grand club sportif autrichien et juif des années 1930, et organise une réunion de ces dernières dans la Vienne de leurs anciens exploits, pour un retour dans la piscine où ces nageuses décrochèrent leurs médailles. Naturellement, l'événement central de cette histoire et du film est la montée du nazisme. L'Hakoah fut fondé pour donner des Juifs une meilleure image, en démontrant qu'eux aussi pouvaient être des athlètes d'exception. Et les résultats furent plus que concluants. En effet, le club de foot dans un premier temps, puis l'équipe de natation, remportèrent prix et médailles, et firent même tomber quelques records. Au moment de l'Anschluss, les organisateurs de l'Hakoah furent prévoyants et réussirent l'exploit de faire sortir d'Europe tous les membres du club, ainsi que leurs familles.
© LES FICHES DU CINEMA 2006
