Woody Allen : A Documentary (2011) Robert B. Weide

Woody Allen : A Documentary

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France30 mai 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée113 mn
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Générique technique

RéalisateurRobert B. Weide
ScénaristeRobert B. Weide
Société de production Whyaduck Productions
Société de production Rat Entertainment (Los Angeles)
Société de production Mike's Movies
Société de production Insurgent Media
ProducteurRobert B. Weide
Producteur exécutifMichael Peyser
Producteur exécutifBrett Ratner
Producteur exécutifFisher Stevens
Producteur exécutifErik Gordon
Producteur exécutifAndrew Karsch
Producteur exécutifSusan Lacy
Distributeur d'origine Memento Distribution (Paris)
Compositeur de la musique originalePaul Cantelon
MonteurRobert B. Weide
MonteurKaroliina Tuovinen

générique artistique

Woody Allen
Penelope Cruz
Scarlett Johansson
Sean Penn
Naomi Watts
Josh Brolin
Larry David
Diane Keaton
Owen Wilson
Mariel Hemingway
Chris Rock
Tony Roberts
Louise Lasser
Martin Landau
John Cusack
Dianne Wiest
Mira Sorvino
Julie Kavner
Martin Scorsese
Gordon Willis
Leonard Maltin
F.X. Feeney
Letty Aronson
Eric Lax
Jack Rollins
Charles H. Joffe
Dick Cavett
Fred Weintraub
Marshall Brickman
Robert Greenhut
Robert Lauder
Richard Schickel
Doug McGrath
Stephen Tenenbaum

Bibliographie

Synopsis

Version courte d’un documentaire de quatre heures, le film de Robert B. Weide se concentre surtout sur la première moitié de la carrière d’Allen, au cours de laquelle celui-ci posa les jalons de son art. Comme entertainer d’abord (dans la presse, sur scène ou sur les plateaux de télévision, où ses punchlines corrosives et son sens de l’improvisation faisaient merveille) puis, bientôt, en tant que cinéaste : du farcesque Bananas au bergmanien Intérieurs, et des vertiges théoriques de Zelig à l’onirisme délicieusement romantique de La Rose pourpre du Caire, sans oublier le modèle de comédie sophistiquée qu’est Manhattan (dont lui-même peinera, sur le moment, à estimer la valeur, allant jusqu’à supplier les studios de ne pas le sortir en salles), avant d’en livrer, depuis, des variations plus ou moins heureuses. Dommage, donc, que le film passe notamment sur deux perles (Harry dans tous ses états et Celebrity) qui, coup sur coup, dans les années 1990, en ont sans doute dit long sur le rapport complexe, parfois douloureux, d’Allen à son inspiration. S’il n’est pas sûr que l’aficionado découvre ici grand-chose de neuf, ni que le cinéphile se contente d’un passage en revue des thèmes chers à l’auteur - quand les questions de mise en scène sont littéralement éludées -, le film vaut en revanche pour le tableau qu’il dresse de la petite industrie allenienne, paraissant obéir à ses règles et à son rythme propres, et conduite par un cinéaste qui, échaudé par son expérience de scénariste sur What’s New, Pussycat ? (les réécritures successives décidées par la production tireront le film du côté de la farce épaisse), se sera par la suite assuré un contrôle absolu - pour ainsi dire unique dans la profession - sur son oeuvre. Il amuse, au passage, par son évocation d’un auteur pour qui l’art est un muscle, une activité réglée et quotidienne, une routine à horaires fixes (qu’une journée de tournage s’éternise, et celui-ci s’agace à l’idée de manquer le base-ball à la télé). Si les passages consacrés à la décennie écoulée sont, de loin, les moins convaincants, sacrifiant à l’anecdotique et à la langue de bois promotionnelle (Scarlett Johansson : Sur le tournage de Match Point, nous sommes devenus de vrais amis ! Josh Brolin : "C’est un tel honneur de travailler avec lui !"), le film dévoile in fine ce qui semble à la fois le coeur et le moteur de son travail. Porté par l’ambition de produire, un jour, son grand oeuvre, Woody Allen, qui avoue avoir opté pour les principes conjugués de la vitesse et de la quantité, s’évertue à tourner avec une régularité effarante. Or, celle-ci dissimule un tout autre souci. Allen, hanté par l’idée de sa fin prochaine - depuis l’âge de 5 ans, précise-t-il, lorsqu’il a pris conscience de sa mortalité -, filme pour tenir à distance ses questionnements existentiels (tout en faisant de ceux-ci la matière de son cinéma, un assez joli paradoxe). On pourra donc deviser à loisir sur ses oeuvres les plus récentes, leur caractère régulièrement mineur, ou se demander si "Midi à Barcelone" vaut mieux que Minuit à Paris : Woody, tout à son oeuvre - tout à sa terreur - est déjà loin.
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