Synopsis
Quelle est la place du sexe dans la vie des hommes ? Un poids, qui demande à être allégé de temps à autre (quitte à ce que cela soit fait par une professionnelle pas franchement concentrée), un moyen de trouver sa propre abstraction ? Il peut aussi servir à se prouver sa propre valeur, et la démontrer aux autres. Il suscite alors la jalousie. Car le sexe est souvent lié à la frustration. Quand il commence à s'effacer de la vie des couples, on tente de le ranimer par des mises en scène artificielles et plus ou moins grotesques. Puis il disparaît totalement, et l'incommunicabilité s'installe entre les partenaires. On en parle. Ça ne sert à rien. Arrivé à ce stade, on peut se demander s'il ne vaudrait pas mieux opter pour l'abstinence, comme ces "hommes qui se branlent" devant les spectateurs et spectatrices enfermés dans leurs voitures. L'abstraction est dès lors assez forte pour passer de la "petite mort" que s'administrent ces hommes à la grande, la vraie, dans toutes ses dimensions. On s'abandonne alors à l'"attirance envers le vide" en regardant l'abattage du bétail ou les défigurations engendrées par la maladie. Et on en revient à l'animalité de l'homme : que sommes-nous d'autre face à la mort que les frères de douleur de ces vaches que l'on mène à l'abattoir ? De quelque manière qu'elle survienne, la mort nie l'humain en nous.
© LES FICHES DU CINEMA 2002